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Ki | chronique

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chronique Ki

album  : Ki
groupe : Devin Townsend Project
sortie   : 2009

+ chronique Devin Townsend Project
01- A Monday
02- Coast
03- Disruptr
04- Gato
05- Terminal
06- Heaven Send
07- Ain't Never Gonna Win
08- Winter
09- Trainfire
10- Lady Helen
11- Ki
12- Quiet Riot
13- Demon League


On prend l'apéro ?  par  Uldor

« Ce sera mon album le plus merdique... Le pire, le plus nul, la bouse la plus chiante que je puisse créer. Je suis allé trop loin, j'aurais du m'arrêter et devenir plombier. Oh non, merde... Je voulais dire un "classique qui renouvelle le genre". Ou bien... juste un autre album bizarroïde dans une longue lignée d'album bizarroïdes, et je me demande bien si je les écouterais si ce n'était pas moi qui les composais.
Quoi qu'il en soit... il est en route... et il s'appelle "Ki"
»

Devin Townsend ne pouvait faire d'annonce plus alléchante que celle-ci pour préparer la sortie du premier volet de son nouveau projet - The Devin Townsend Project - et qui s'intitulerait donc Ki... Le canadien projette ni plus ni moins de sortir les quatre albums de cet étrange projet en l'espace d'un an. Quatre albums possédant chacun leur identités propres et qui seront à chaque fois interprétés par une formation de musiciens différente, tout un programme!

En attendant de voir si le bougre sera capable de tenir son pari - ce qui à l'air bien parti, le reste étant déjà plus ou moins en boîte paraît-il ! - penchons-nous donc sur ce Ki... Haha ouais, plus facile à dire qu'a faire ! Putain mais par où commencer ? Peut être en vous mettant tout de suite en garde, en vous prévenant que ce que vous entendrez n'aura rien à voir avec rien du tout, et surtout pas avec les projets précédents du génie canadien. En prévenant les métalleux qu'il n'y a que très peu de trace de guitare saturée sur cet album et que ce sera pourtant l'un des trucs les plus violents qu'ils auront l'occasion d'écouter.

Je m'explique... enfin je vais essayer. Le Ki est dans la culture nippone une sorte d'énergie positive qui englobe tout l'univers et qui lie les individus entre eux ( Obi-Wan si tu me lis ... ) est qui est donc affilié aux thèmes de la spiritualité et du zen en quelque sortes. On pourrait alors parler ici de spiritualité malsaine. Une spiritualité malsaine développée par un rock très aérien et épurée, presque minimaliste et qui bien souvent joue carrément sur le silence. Un rock qui nous délivre de superbes ambiances lumineuses et très calmes, apaisantes voire carrément enivrantes et qui évoluent au détour d'un break inopinés en cauchemar sombre et angoissant. Un cauchemar qui reste étrangement calme, comme un monstre étouffée sous un oreiller, et qui fout d'autant plus les boules qu'il reste étrangement dans la continuité du rêve...

On assiste à une sorte de bouillonnement silencieux, en effet, le musicien a ici démontré que la puissance, et la violence - la musique heavy en fait - pouvait être approchée avec un certain calme, comme un électro-encéphalogramme plat, avec la profondeur caverneuse d'une sorte de silence et d'absence de notes ou de volume. Devin Townsend expliques d'ailleurs qu'il composait la nuit en prenant soin de ne pas réveiller son fils! L'album n'en est que plus prenant, on est perpétuellement concentré, comme quand on écoute attentivement quelqu'un nous chuchoter quelque chose à l'oreille.

On est aussi toujours tiraillé entre l'angoisse et l'espoir, écartelé par une folie fascinante qui sans cesse nous amène ailleurs, loin et un peu nulle part au final parce que c'est le voyage qui compte. On se laisse porter du début à la fin par des guides très pros qui forcent le respect. Si Devin Townsend est un excellent compositeur et un instrumentaliste de talent, il est tout simplement un chanteur phénoménale qui semble parvenir à faire à peu près tout ce qu'il veut : des vocaux aériens, quasi féminins aux growls dantesques et méchamment habités en passant par un chant typé Elvis Presley sur Trainfire... A vrai dire le personnage a plus des allures de magicien que de musicien. Les autres musiciens justement prouvent que le canadien à su s'entourer de professionnels talentueux. Le boulot de Dave Young aux claviers est magnifique et soutien parfaitement les ambiances barrés voire horrifiques des morceaux. Jean Savoie constitue ici un excellent bassiste beaucoup mis en avant, ce qui n'est vraiment pas déplaisant car le groove est vraiment efficace. Tout comme celui de Duris Maxwell à la batterie qui se veut plus jazzy et qui a su également nuancer l'intensité de son jeu pour mener la musique là où elle devait aller...

Ki est définitivement un album qui vit et qui respire, agité par de brusques convulsions qui l'amènent a une sérénité musicale tout simplement intense. Un chef d'œuvre qui - on l'espère de tout cœur - ne fait que préfigurer la suite de ce projet.

« Ki est l'apéritif... »

Enjoy !

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