Free Webzine Metal | ZoneMetal.com

zonemetal > chroniques > Iron Maiden > A Matter Of Life And Death

A Matter Of Life And Death | chronique

acheter cet album
chronique A Matter Of Life And Death

album  : A Matter Of Life And Death
groupe : Iron Maiden
sortie   : 2006

+ chronique Iron Maiden
01- Different World
02- These Colours Don't Run
03- Brighter Than a Thousand Suns
04- The Pilgrim
05- The Longest Day
06- Out Of the Shadows
07- The Reincarnation of Benjamin Breeg
08- For The Greater Good of God
09- Lord Of Light
10- The Legacy


Réincarnation  par  Doc

Iron Maiden c’était un peu l’alpiniste arrivé au sommet de son petit pic. Mélange de satisfaction et de frustration, content d’être arrivé jusque là, mais comment aller plus haut ? On sait pas. Alors, reconnaissons-le, nous avons eu droit à quelques albums fades, du ressassé, du pareil, du classique Iron Maiden remâché, tel l’alpiniste sui sautille sur place. D’autres montagnards s’amènent, rêvant de prendre sa place, arguant que de toute façon s’en est fini de lui, et notre alpiniste, tête haute et le regard fier, s’en va vers quelques monts encore plus haut.

A Matter Of Life And Death n’a rien à voir avec le précédent album. Dance Of Dance était un album globalement simpliste, facile d’accès, un peu en manque d’inspiration. Quelques belles pistes mais un album tiède.

Autant commencer tout de suite par les deux joyaux de ce disque, les deux dernières musiques : Lord Of Light et The Legacy. Ces deux morceaux vont certainement surprendre les fans habituels du groupe. On sent une nette influence de Led Zeppelin ou d’autres groupes de musique progressive. Bonne surprise donc que ce quatorzième album ! La dimension progressive s’entend surtout dans les arrangements : arpèges, guitare acoustique, saturation. Pour tout dire on m’aurait fait écouter ça sans me dire ce que c’est, je n’aurais jamais deviné qu’il s’agit d’Iron Maiden.

Mais l’influence progressive se sent dans tout l’album à plus faible dose. Les titres longs sont de rigueur : plus de 8 minutes pour Fot The Greater Good Of God, Brighter Than A Thousand Suns et The Legacy.

The Reincarnation Of Benjamin Breeg est un autre morceau très très sympathique, avec un relent de riffs lourds et poisseux, plus Motorheadien qu’Iron Maidien. Si ce n’est que la voix de Dickinson sait vraiment bien monter dans les aigus. Il chante mieux que jamais.
Qui est ce Benjamin Breeg ? « Vous devez le découvrir par vous-mêmes » (Steve Harris) D’après les paroles et le site officiel, il s’agirait qu’un peintre solitaire, obsédé par la Bible et qui peignait des horreurs sorties de sa tête, un peintre dont on ne saurait plus rien. Hypothèse : il pourrait s’agit de Derek Riggs ancien dessinateur des monstres (notamment Eddie) sur les pochettes d’Iron Maiden.
Un peu dans le même genre, Brighter Than A Thousand Suns développe lui aussi des rythmiques crasses en mid-tempo. Le moins qu’on puisse dire c’est que ces musiques sont osées. Les fans traditionnels du groupe ne vont pas énormément s’y retrouver. Et pourtant ces musiques sont absolument superbes. La voix de Dickinson cloue sur place dans ce morceau par sa pureté.

Le ton général de l’album est très sombre, presque déprimant. On s’en rend compte dès l’achat de l’album, Iron Maiden a renouvelé son imagerie. Exit la pochette ridicule de Dance Of Death. Les images accompagnant A Matter Of Life And Death (plutôt guerrières) bien que peu originales sont plus sympathiques et cadrent mieux avec l’esprit du groupe et du disque.
« Il suffit de se pencher au dehors ou de regarder ce qui se passe dans le monde à la télé pour capter l’orientation générale du disque […] Chaque jour, des gens meurent dans des attentats, sont blessés, agressés […] C’est un climat de violence global […] On se focalise peut-être plus que d’habitude sur la guerre, la mort et la terreur » (Bruce Dickinson)

La qualité des musiques est largement en hausse. On ne s’ennuie pas une minute, aucune piste dispensable. Tous les zickos sont époustouflants. Les basses (acoustiques ou électriques) de Steve Harris savent se mettrent en avant comme se faire discrètes. Bruce Dickinson est absolument épatant, sa voix est carrément méconnaissable. Les nombreux guitaristes ne font plus des concours du solo le plus grandiloquent. Il est évident qu’il y a eu dans la création de cet album une véritable émulation doublée d’une meilleure entente entre les membres. La véritable coordination dans Brighter Than A Thousand Suns par exemple, est superbe.

Je pourrais encore parler pendant soixante lignes des autres morceaux mais je préfère en rester là. Il vous reste encore quelques surprises à découvrir, des morceaux épiques, des musiques angoissantes et d’autres plus dynamiques.

Le son et la production sont impeccables. Tout a été enregistré en « studio live », toutes les parties sont prises séparément (chaque musicien étant dans une petite cabine en verre, isolé des autres) mais tout le monde joue ensemble. « C’est une méthode cool » (Dickinson)

Ce n’est pas un disque auquel on adhère après une écoute rapide. Ce n’est pas un album d’accès direct, c’est une musique qui se développe dans le temps et les écoutes attentives. C’est la traduction de cette recherche d’innovation musicale qui anime Iron Maiden.

+ r�agir [ 10 commentaires ]

Hit-Parade des sites francophones