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Pink Bubbles Go Ape | chronique

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chronique Pink Bubbles Go Ape

album  : Pink Bubbles Go Ape
groupe : Helloween
sortie   : 1991

+ chronique Helloween
01- Pink Bubbles Go Ape
02- Kids Of The Century
03- Back On The Streets
04- Number One
05- Heavy Metal Hamsters
06- Goin' Home
07- Someone's Crying
08- Mankind
09- I'm Doin' Fine Crazy Man
10- The Chance
11- Your Turn
12- Blue Suede Shoes [reprise d'Elvis Pressley]
13- Shit And Lobster
14- Les Hambourgeois Walkways
15- You Run With The Pack


Citrouille génétiquement modifiée  par  Schakal

Pour Helloween, la fin des années 80 et le début des années 90 sont loin d'être une panacée : Kai Hansen quitte la formation qui était alors à son apogée, le groupe a brisé son contrat avec Noise, ce qui s'est soldé par un procès qui les empêchera de sortir un album durant un certain lap de temps et surtout, surtout, le paysage musical a considérablement changé.

Après la chute du mur de Berlin, la guerre du Golfe et le conflit Yougoslave, la musique débridée et joyeuse des années 80 a laissé place à de nouveaux courants, plus sombres, pessimistes. Nirvana avait établi un nouveau code, une nouvelle mode avec son Nevermind, disque culte d'une génération et certains combos, certains styles, sont amenés à disparaître. Le glam et autres hair metal, des formations comme Pretty Maids, Helloween ou Pink Cream 69 deviennent les groupes et les genres à abattre. Si Pink Cream 69 a eu l'intelligence de changer de discours, pour les autres, c'est plus compliqué et un album comme Pink Bubbles Go Ape ne va pas arranger les choses.

Surtout qu'en interne, rien ne se passe comme prévu. Michael Kiske se retrouve embrigadé dans une secte et prend le leadership de Helloween au grand dam d'un Michael Weikath dépassé par les évènements, contraint à travailler avec un producteur dont il ne voulait pas, imposé par EMI, leur nouvelle maison de disques (Chris Tsangarides, responsable du Painkiller de Judas Priest l'année précédente, mais aussi de quelques monuments du metal comme Spellbound de Tygers Of Pan Tang ou encore le Thunder And Lightning de Thin Lizzy). Les relations entre Helloween et le producteur seront tendues, chacun voulant imposer ses idées. Heureusement, la bonne surprise vient en définitive de Roland Grapow , ex Rampage, appelé à succéder à Kai Hansen et qui arrive à apporter un petit plus sans savoir donner l'impulsion nécessaire aux autres pour arriver à faire un bon album.

Il faut dire, succéder aux deux Keepers allait être difficile. L'élan était brisé par l'inactivité et les temps changeant, il devenait difficile de se tenir à flot. Helloween allait changer et l'auditeur pouvait le deviner rien qu'en voyant cette pochette étrange, surréaliste presque dans sa conception (certains diront débile aussi) et cette modification discrète du logo, où la citrouille est remplacée par un o stylisé.

Et musicalement, tout le côté classieux développé sur les Keepers se retrouve balayé. Helloween fait table rase du passé et revient avec un heavy metal classique, misant tout sur l'humour, mais incapable d'être transcendant, ou alors de façon erratique, au gré de l'inspiration, l'élément en berne sur ce disque indigne des capacités du groupe. Il est difficile de savoir par quel bout prendre ce disque aux compositions courtes, qui frisent parfois le n'importe quoi (l'exemple le plus flagrant étant ce I'm Doin' Fine (Crazy Man) où le bassiste Markus Grosskopf, crédité à la composition, semble expliquer pourquoi il n'écrit pas plus : parce que ce n'est pas bon...).

Et si le salut vient de Grapow avec les speed Someone's Crying et The Chance ainsi que par la mélodie de l'excellent Mankind, seul morceau en mesure de rivaliser avec la période des Keepers, on ne peut pas en dire autant de Kiske et Weikath qui frisent souvent le ridicule, seuls (Goin' Home) ou en tandem (Heavy Metal Hamster). Ce qui fait que ce Pink Bubbles Go Ape, qui devait sonner le rappel des troupes et signifier le grand retour d'Helloween est un album décousu, qui perdra le fan de la première heure. Pire, qui le décevra, à moins d'être un fan hardcore, prêt à défendre les disques de son groupe préféré bec et ongles, aveuglément.

La version remasterisée sortie il y a quelques années propose des titres bonus. Si l'on glissera rapidement sur la reprise du Blue Suede Shoes de Elvis Presley qui n'apporte strictement rien à l'ensemble, on pourra pousser un grognement à l'écoute de Shit And Lobster, Les Hambourgeois Walkways et You Run With The Pack. Si la première est loin d'être bonne, elle redore un peu le blason de ce pauvre Grosskopf et serait mieux passé que l'affreuse I'm Doin' Fine (Crazy Man). La seconde est une espèce de clin d'œil au Parisienne Walkways du regretté Gary Moore avec son approche bluesy et pour une fois, instrumentale, tandis que la dernière est un petit speed sympa.

Bref, Pink Bubbles Go Ape, c'est un excellent titre (Mankind), deux bons morceaux (The Chance et Someone's Crying), le reste se situant entre le moyen et le dispensable, voire le mauvais. On peut tranquillement passer à côté de cet album mal fagoté et presque risible dans sa conception. Alors que Kai Hansen perpétuait la flamme sur le premier album de Gamma Ray et assurait ce qu'il fallait sur le second, Helloween s'enlisait et pire, il s'apprêtait à sombrer corps et bien...


Note indicative : 4/10

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