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The Bride Screamed Murder | chronique

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album  : The Bride Screamed Murder
groupe : Melvins
sortie   : 2010

+ chronique Melvins

01- The Water Glass
02- Evil New War God
03- Pig House
04- I'll Finish You Of
05- Electric Flower
06- Hospital Up
07- Inhumanity and Death
08- My Generation
09- P.G. x 3

Recharger les batteries  par  Uldor

Les Melvins sont un groupe à part, un O.V.N.I dans le ciel du rock, forts d'une discographie riche et tout bonnement inclassable depuis 20 ans, d'un chanteur guitariste délicieusement cinglé (Buzz Osborne) et d'un batteur totalement atypique (Dale Crover) avec pour seule leitmotiv ne jamais faire comme tout le monde, quitte à faire n'importe quoi.

The Bride Screamed Murder, 26ème album (!) des Melvins ne dérogera donc pas à la règle. D'ailleurs le son est toujours aussi brut et cradingue. De plus le groupe a depuis intégré le duo de Stoner Big Business dans son line-up, à savoir le bassiste/chanteur Jared Warren et le batteur Coady Willis. Vous avez compris, le groupe joue maintenant avec deux batteurs, un gaucher et un droitier qui plus est, effet visuel (dit miroir) garantit ! Et si le duo de percussions n'était pas réellement mis en valeur sur le précédent opus Nude With Boots (2008), alors le groupe a clairement décidé de changer la donne sur ce nouvel album, ne jouant plus simplement sur ce qu'ils appellent l'effet miroir, qui doit en effet se révéler assez impressionnant en concert, mais qui s'avère quelque peu inutile sur le disque.

Ainsi, après quelques instants de Stoner/Sludge des plus pesants, The Water Glass déboule brusquement sur une magnifique embardée de caisse claire avant d'enchaîner sur un rythme martial qui sonne comme Stomp et sur lequel Osborne entame une sorte de chanson militaire que n'aurait pas renié le sergent de Full Metal Jacket, appuyé par des chœurs vindicatifs. On avait rarement pondu plus foireux comme intro d'album.

Il en va de même pour tout l'album : le duo de batteur se lâche totalement : déstructurations rythmiques, groove de bucherons, cymbales et cloches spéciales, sons bizarroïdes, polyrythmies... On a même droit a des jeux de questions/réponses ainsi qu'a un duel à la fin d'Evil New War God. Et même sur les parties dites "normales" (tout est relatif), on entend distinctement chacune des deux batteries bien mieux que sur Nude With Boots. La puissance folle des Melvins s'en voit décuplée.

Et si la batterie est bien devenue l'élément phare de la musique du groupe, Warren et Osborne ne sont pas en reste, les habituelles expérimentations et les bizarreries, vocales (I'll Finish You Off, My Generation, le final de P.G. X 3) ou autres non plus. Les guitares plombées effectuent toujours leurs longs et pâteux travail de sape. Warren n'hésite pas à faire cracher sa fuzz de temps à autre, pour un rendu encore plus boueux, au cas où la guitare ne suffirait pas a nous étouffer (Electric Flower). On n'oublie pas pour autant le morceau couillu qui va bien, avec Inhumanity and Death, l'inévitable morceau plus hardcore de l'album qui va toujours de pair avec l'inévitable morceau plus chiant de l'album (ici Hospital Up, quoique l'intro est assez marrante). Les chœurs également, comme dit plus haut, sont bien plus présents qu'auparavant, et plus réussis, plus grandiloquent. Autant dire que tout ceci sonne parfois comme une sorte de grande messe hallucinée et malsaine, clownesque et dégueulasse.

Ainsi, grâce à son statut qui lui permet une liberté d'action totale (d'ailleurs ils ne se sont jamais vraiment gêné...) et à son nouveau line-up, les Melvins ont réussit avec leur The Bride Screamed Murder à apporter une nouvelle fraîcheur créatrice et folle avec cette nouvelle façon, assez révolutionnaire il faut bien le dire, de jouer de la batterie. Bref, la bande d'Osborne semble toujours aussi cinglé, et ça ne semble pas prêt de s'arrêter. C'est d'ailleurs la raison principale pour laquelle certains les adulent quand d'autres les détestent. Une chose est sûre : au bout du 26éme album il serait peut être temps de choisir son camp !

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