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Kunamaka | chronique

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chronique Kunamaka

album  : Kunamaka
groupe : Kunamaka
sortie   : 2005

+ chronique Kunamaka
01- Intro
02- Aquatic Shaolin
03- Vaginal Supuration
04- Hunting High And Low (Aha)
05- Entracte
06- Cool Baby Cool
07- Salsa Chicken
08- Entracte
09- Jack's Lament (Danny Elfman)
10- La Sorcière Empoisonnée
11- Merci


Be Progressive  par  Doc

A première vue on dirait qu'on aurait enregistré dans un asile psychiatrique un groupe de malades mentaux. Un disque déjanté, dingue et fou avec peu de logique mais beaucoup d'humour ainsi que des côtés noirs psychédéliques. Un peu comme si chacun prenait la parole successivement, dans n'importe quel ordre, tantôt l'un veut crier sa joie, tantôt l'autre veut hurler son désespoir. Tantôt Kunamaka se défoule, s'égosille, danse et sourit ; tantôt il s'assoit, regarde le ciel s'assombrir et écrase doucement des fourmis en souriant. Tantôt la fête tantôt l'enterrement.

La particularité intramuros du disque est en effet de présenter un mélange puissant de délire fou et de réalisme froid. Le tout interprété par de très bons musiciens qui ne se prennent pas au sérieux. Pas assez ?

Si le début est un peu surprenant la suite s'enchaîne beaucoup mieux. Les sons ridicules reviennent souvent, biens calibrés avec une intention -réussie- de faire rire. C'est rare de rire au milieu d'une musique instrumentale. C'est le pari tenu de Kunamaka. Entre deux musiques assez noirs, un morceau appelé Entracte rien de plus qu'un remake de trente secondes de Super Mario. Souvent au milieu des musiques on se laisse surprendre par des cris débiles, on se laisse sourire aux rythmes fous, on se laisse tripper par les voix gutturales qui précèdent un petit cui cui d'oiseau.

A côté du délire, le côté sérieux. Un rock par moment rapprochable d'anglicisme à la Radiohead en bien plus déjanté. J'ai particulièrement un coup de coeur pour le symphonique Cool Baby Cool, un superbe morceau qui vaut tous les détours. Alliant tous les genres, toutes les humeurs, toutes les tendances. Une alchimie de jazz, de hard, de progressif, de rock, de psyché, de salsa, qu'on se laisse digérer tranquillement. D'autres morceaux développent une musique traînante, qu'apprécieront les amateurs de Porcupine Tree entre autres. Parfois même des passages clairement hardcore.

Pour revenir sur les musiciens j'ai été très impressionné d'abord par le batteur "brufordien", puis la guitare. Mais ceci dit bassiste et pianiste n'ont pas de soucis à se faire. Le groupe a un très haut niveau, sans parler du chanteur aussi bon dans le délire que dans les cris effrayants. Tous on acquis une polyvalence incroyable, capables de donner dans le hard ( Aquatic Shaolin ), mais aussi dans tous les autres genres. De créer des ambiances enjouées comme suicidaires. Dans l'esprit, le disque contient un reprise de la BO de... L'Etrange Noël de Mr Jack !

En bref, une musique décalée. Un disque construit comme un film des frères Coen.
Quelque chose de fascinant. Quelque chose d'attachant qui nage avec quelque chose de repoussant.

Pour les amateurs de : Bumblefoot et autres. Globalement, pour ceux qui aiment l'originalité décoiffante.

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