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Double Live Gonzo ! | chronique

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chronique Double Live Gonzo !

album  : Double Live Gonzo !
groupe : Ted Nugent
sortie   : 1978

+ chronique Ted Nugent
-- Disque I --

01- Just What the Doctor Ordered
02- Yank Me, Crank Me
03- Gonzo
04- Baby Please Don't Go
05- Great White Buffalo
06- Hibernation

-- Disque II --

01- Stormtroopin'
02- Stranglehold
03- Wang Dang Sweet Poontang
04- Cat Scratch Fever
05- Motor City Madhouse


Teddy Bear  par  Doc

Quel dommage qu’il soit si dingue. Ted Nugent a beau être l’un des hard-rockeurs les plus repoussants (cf la fin de la chronique), il n’en est pas moins un des meilleurs.

Toute sa musique est entièrement basée sur sa guitare. Dans n’importe quel disque de lui des années 70 (le reste est bien moins intéressant) on entend à peine la batterie, la basse est presque absente et la deuxième guitare se borne à faire le riff principal pendant qu’Uncle Ted fait son solo. Et dans son cas c’est à peine un défaut, parce qu’il assure drôlement le mec. Le son de sa guitare est impressionnant, d’une modernité qui n’a fichtrement rien à envier au son actuel. L’avantage du live c’est qu’il laisse un peu plus de place aux autres instruments.

Enregistré pendant sa tournée de 76/77, le Double Live Gonzo ! regroupe tous les tubes des années 70 pour lesquels Nugent est connu. Les versions live des morceaux sont très proches des versions studio. Le son est évidemment un peu moins bon, comme n’importe quel live, encore qu’ici c’est très limité. Le disque s’ouvre sur Just What The Doctor Ordered, un morceau énorme, avec un riff de derrière les fagots. Le hard-rock de Ted Nugent repose sur une musique très agressive, dans la violence des riffs, la saturation de la guitare et le chant qui hurle. Ici il faut lui reconnaître une qualité, en plus d’être un guitariste exceptionnel, Ted Nugent est un chanteur hors catégorie. Il est capable de monter dans les aigus comme un Robert Plant ou d’avoir une voix très posée et grave comme un vieux bluesman noir. On entend très bien la basse de Rob Grange sur cette version de Just What The Doctor Ordered (ce qui n’est pas le cas de la version originale) et ça apporte quelque chose en plus à la musique, déjà fort sympathique.

Strangehold est mon morceau préféré made by Ted Nugent. Du hard rock psychédélique très bien rendu. Alors que les autres morceaux relèvent d’un hard rock très rythmé, mais somme toute assez classique (proche d’AC/DC et de Black Sabbath), Strangehold est plus lent, plus traînant. Dès le début la musique part sur une intro engluée qui a du mal à partir. Et très vite on a droit à un long passage instrumental complètement psychédélique, presque entièrement rendu par la guitare. Evidemment la version studio est beaucoup plus mystérieuse que celle-ci. Même si le live rajoute tout un passage assez impressionnant, je préfère tout de même la version originale. Le live à tendance à virer en un grand solo alors que le studio est beaucoup plus psyché.

Je ne vais pas détailler tous les morceaux. Un mot de Cat Scratch Fever, le grand standard d’Uncle Ted. C’est le morceau le plus simple, certainement le plus immédiat aussi. Le riff est très accrocheur, se rapproche largement du heavy metal. Gonzo, un bon morceau bien comme il faut, avec plein de solos géniaux. Le live est très bon, il donne son nom au disque car c’est un morceau inédit. Hibernation ensuite, une musique délirante, très très étrange, et très très sympathique, beaucoup plus joyeuse que les autres. Enfin, dernière piste, Motor City Madhouse, autre classique, est une sorte de blues agressif, très rapide et violent. Pour le coup le live est bien moins bon que l’original (les musiques viennent d’une multitude de shows différents, d’où des différences de qualité).

Ce Double Live Gonzo ! est un bon disque pour découvrir Ted Nugent. A quelques morceaux près qui sont absents (Free For All et Fred Bear notamment) ce cd condense le meilleur du guitariste. Sa folie est omniprésente dans le live, en réponse aux hurlements de sa Gibson Byrdland, il ne cesse de pousser d’énormes rugissements. Nugent est une bête de scène, il a une énergie impressionnante.

Mais déjà, sa musique incroyablement avant-gardiste contrebalançait à peine sa folie furieuse : il croyait sincèrement être Dieu. Et il l’était, d’une certaine manière, dans son univers. Dans son groupe il n’y a jamais eu de concurrence du type Plant-Page ou Jagger-Richard : Nugent domine tous ses musiciens. Il les contrôle et les mène à la baguette. Dans la pochette du live, il n’y a que des photos de lui.

Aujourd’hui il est vraiment devenu infréquentable, il ne fait plus rien de bon (en musique comme pour le reste). Il était un peu con dans les années 70, il est devenu un gros abruti. Uncle Ted a largement versé du côté obscur, et c’est un euphémisme.

Au début d’Hibernation, Ted Nugent déclare : « ma guitare est garantie pour dégommer les couilles d’un rhinocéros qui me chargerait ». Un jour ou l’autre, il ratera bien le rhino. On verra bien alors qui se fera broyer les couilles, qui est Dieu et qui ne l’est pas.

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