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Load | chronique

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album  : Load
groupe : Metallica
sortie   : 1996

+ chronique Metallica

01- Ain't My Bitch
02- 2 x 4
03- The House Jack Built
04- Until It Sleeps
05- King Nothing
06- Hero Of The Day
07- Bleeding Me
08- Cure
09- Poor Twisted Me
10- Wasting My Hate
11- Mama Said
12- The Thorn Within
13- Ronnie
14- The Outlaw Torn

Still rock and roll to me  par  Doc

N'en déplaise à l'élite du métal au cerveau trop souvent liquide, c'est un très bon disque. Une fois qu'on a fait la mise au point : oui c'est du rock plus que du metal, je ne vois pas bien ce qu'on y reproche.

Voici un petit extrait de chronique trouvé sur la toile : « Alors qu’on attend comme du pain béni un nouvel album pour 1996, des signes avant coureurs avaient inquiété. Il est vrai que lorsqu’on entend Lars Ulrich déclamer son admiration pour un groupe comme OASIS, ça fait peur. Le résultat fut effectivement bien amer. Load est effectivement l’album du début de la déchéance, un disque vraiment décevant auquel je ne me suis toujours pas fait aujourd’hui. Il représente pour moi le pire de ce que Metallica pouvait faire. J’ai même parfois du mal à apposer le titre "metal" sur certains titres, c’est dire. »

Je ne dirais rien, sinon : connard.

Certes, on peut reprocher à Metallica de n'avoir pas pris beaucoup de recul. Toujours très arrogants malgré une musique qui n'a plus le mélodisme grandiloquent d'avant, forcément, c'est un peu ridicule. Il faut dire que ce disque est tombé après le Black album et sa tournée monumentale, et que le contraste est frappant. Et en même temps, après ces disques gigantesques que furent le Black album le live Shit, que faire si ce n'est changer de style ? C'est toujours préférable au fait de refaire le même disque... en moins bien.

Mid tempo, accords classiques rock, paroles navrantes de non-sens (oui ça hélas, ils sont indéfendables sur ce point), tonalité générale moins noire et plus "couillue"... Reconnaissons-leur déjà le mérite d'avoir osé. Oui parce que 5 ans auparavant encore, personne n'aurait imaginé cela possible de leur part. Alors moi je salue toujours les musiciens qui ne s'enferment pas dans un seul genre par rigidité d'esprit.

Personnellement je trouve les rock bien pensés, avec notamment Ain't my bitch, 2x4, King Nothing, Cure... C'est direct, droit au but, et efficace. C'est un fait que le rock s'embarrasse souvent moins de chichi que le métal, surtout le mélodique que pratiquait Metallica auparavant. Maintenant on a tout de même droit à une prod exceptionnelle, un son assez incroyable... et même un morceau de country, Mama Said (de la country ? mon dieu quelle horreur !).

La principale critique repose dans le fait que les morceaux manquent de créativité, et c'est vrai que cela tourne un peu rond. Mais les Four Horsemen gratifient quand même l'auditeur de Until It Sleeps, qui est pour mon compte personnel, un morceau exceptionnel du groupe. La version orchestrée témoigne d'ailleurs du potentiel mélodique fascinant de cette musique.

Et puis un morceau de ce disque est souvent totalement zappé : The Outlaw Thorn, la dernière piste. Pourtant c'est un rock relativement complexe, assez inventif, et surtout avec un final magistral. Pour mon compte personnel c'est l'un des meilleurs morceaux de l'époque Load-Reload. A écouter d'urgence donc, si vous l'avez zappé. De façon générale le disque est plein de petit moments de pur plaisir... Bleeding Me, Poor Twisted Me etc en témoignent.

Alors, comme le suggère le chroniqueur CRS du bon goût cité plus haut, faut-il brûler tout ce qui n'est pas du pur métal ? Pour paraphraser un homme qui pouvait cacher des pays entiers dans son double menton, « je vous demande de vous arrêter ».

Ce disque est à écouter en faisant abstraction du contexte. Exit les précédents et glorieux disques, exit les 5 longues années d'attentes avant Load (1996), exit les préjugés. Les riffs ont de quoi mettre tout le monde d'accord. C'est pêchu, groovy, c'est certes simple mais pas insipide. The House Jack Built par exemple est remarquable : pas vraiment de gros riff en fait, surtout du chant, et quel chant ! C'est plein de trouvailles, c'est parfaitement inclassable.

Alors à tous les petits puristes au cerveau ralenti je dis : il en fallait du courage pour publier ça. Je viens de défendre Metallica, c'est assez rare, mais j'y tenais, parce que c'est un bon disque, qui mérite son écoute. On y prend du plaisir, et c'est tout ce qui compte. Que Lars Ulrich aime Oasis (au passage, il a bien raison), que ce ne soit pas du mEtAl, ce sont là des arguments un poil totalitaire pour jeter l'anathème, non ?

Chacun a droit d'apprécier ou non ce disque des Four Horsemen, mais qu'on s'abaisse à faire des chroniques plus stupide qu'eux (un exploit que je tiens à souligner), petit doigt au vernis noir levé face à l'Éternel, eh ben c'est moche.

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