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Brave Murder Day | chronique

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chronique Brave Murder Day

album  : Brave Murder Day
groupe : Katatonia
sortie   : 1996

+ chronique Katatonia
01- Brave
02- Murder
03- Day
04- Rainroom
05- 12
06- Endtime


Catatonie  par  Doc

La première chose qui frappe dans ce disque c’est son étrange simplicité, presque provocante. Et pourtant c’est un album génial. J’apprécie les groupes qui arrivent à faire des choses belles dans la simplicité, sans vaste, orchestration etc.

Le titre, Brave Murder Day se décline en trois morceaux, les trois premiers, Brave, Murder et Day, qui se font clairement écho (même structure, même genre de riff). J’ai un gros faible pour Murder, autant pour son riff lancinant que pour le passage central chanté. Pour la petite histoire, c’est le chanteur d’Opeth, Mikael Akerfeldt qui assure le chant guttural sur l’album (Jonas Renske souffrait d’une lésion des cordes vocales).
Brave a non seulement une construction similaire, mais le riff ressemble beaucoup, sans qu’on s’ennuie, c’est ce qui est un peu fantastique. La partie centrale est chantée, en chant guttural aussi. Chant clair (Jonas Renske) par contre pour Day, une musique très mélancolique et assez noire, mais qui commence par une intro surprenante, carrément pop. C’est le morceau le plus calme, facture classique couplet/refrain. C’est une ballade quoi.
Pour autant n’allez pas penser que c’est du basique sans surprise. C’est simple mais très bien fait, et parfois assez surprenant avec des passages complètement dissonants (Murder). Evidemment, il n’en reste pas moins que Katatonia a signé un disque très accessible et très attractif, loin d’autres musiques doom qui cherchent à être repoussantes.

Dans tout le disque on peut dire que ce sont les guitares (Anders Nyström et Fred Norrman) qui ont la place la plus importante, loin devant le chant ou la batterie. La batterie assure un jeu très simple aussi, qui devient vite entêtant, enivrant. C’est un disque qui s’écoute en entier et pas un morceau par là. Katatonia a mis en place dans Brave Murder Day une sorte de mécanique qui tourne dans tout l’album.

Rainroom s’aligne encore avec Brave et Murder, sauf qu’il y a alternance chant clair/guttural.
A la fin, 12 et Endtime sont davantage des morceaux d’atmosphère. 12 est un morceau dépressif, mais très beau, très mélodique. Il y a des arpèges vraiment sublimes.

Pour finir je dirais que Brave Murder Day est un disque qui pousse à l’introspection. A l’écoute on n’imagine pas le chanteur tourné vers l’extérieur mais plutôt se prenant la tête dans les mains. Quelques extraits des paroles :
There are moments I find myself Not breathing at all (Brave)
I'm falling deeper No more pain to feel now Touch the silence Afraid of hell (12)

Bref Katatonia a réussi à sortir un disque qui sonne juste. Du doom sombre et triste. C’est très répétitif, mais par là on sent le côté cloisonnant des sentiments. Et la répétition rend plus intense et plus cohérant tout le disque, loin de tous ces albums qui sautillent d’un sentiment à un autre. Rien d'artificiel, rien d’épique, rien de grandiloquent. Ce n’est pas un chef d’œuvre, c’est un tableau délavé où tout se mélange. Il ne reste que la mélancolie telle qu’elle est : simple et froide.

Qu'est ce que la catatonie ? C'est un paradoxe : la catalepsie négative (immobilité involontaire, mélancolie et refus de l'extérieur, raidissement face aux autres) et passivité imitatrice (aucune intitiative, mimétisme, répétition continuelle des gestes, des mots..., automatismes). Le tout s'accompagne de moments de violence, d'agressivité, de délire et de panique. Enfin la dépression est inscrite dans les racines grecques, kata tonos signifiant tension vers le dessous. Bref un dictionnaire médical vous renseignera autant sur cet album que ma chronique.

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