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Drudenhaus | chronique

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chronique Drudenhaus

album  : Drudenhaus
groupe : Anorexia Nervosa
sortie   : 2000

+ chronique Anorexia Nervosa
01- A Doleful Night In Thelema
02- The Drudenhaus Anthem
04- God Bless The Hustler
05- Enter The Church Of Fornication
06- Tragedia Dekadencia
07- Divine White Light Of A Cumming Decadence
08- Dirge & Requiem For My Sister Whore
09- Das Ist Zum Erschiessen Schon
10- The Red Archromance


L'album de la consécration  par  Pholus Abyssmal

Alors pour commencer la chronique en elle même, un petit résumé chronologique s'impose : Anorexia Nervosa fut, à la base, un groupe d'Electro Experimental. Suite au départ du premier chanteur et à l'embauchement de Hreidmarr, un EP auto-produit sortit sous le nom de Sodomizing The Archangel. Evoluant avec un Symphonic Black Metal des plus rustiques, Anorexia Nervosa fit son bout de chemin avant d'auto-produire, en 2000, l'album de la "consécration" : Drudenhaus.

Comme dit plus haut, Anorexia Nervosa évolue dans le domaine du Symphonic Black Metal (ou, plus simplement, Black Sympho). Mais rassurez-vous tout de suite : il n'opère pas dans un registre de Black Sympho pompeux et grandiloquent comme beaucoup d'autre ont pu le faire par le passé (suivez mon regard) ou le feront par la suite (l'album est sorti en 2000, et j'ai souvenir qu'en 2003 sorti un album de Black Sympho plus que pompeux... mais je m'égare). Donc comme je le disait, il n'évolue pas dans un registre symphonique plutôt "conventionnel" (permettez moi cette "expression"), mais plutôt baroque. Et là réside l'une des grandes forces d'Anorexia Nervosa : le clavier est à lui tout seul un petit chef-d'oeuvre.

Sombre hérésie ou ouverture des us et coutumes du Black Metal ? Certains puristes me diront que "mettre du clavier dans du Black Metal n'est qu'adoucir la musique, ce qui est contradictoire avec le but du Black Metal". Et l'on pourrait leur répondre de plusieurs façons, notamment deux. La première serait de les renvoyer écouter Darkthrone (attention, ceci n'est pas une généralisation). La deuxième, et de loin celle que je préfère, serait des leur proposer d'écouter ce cd. Puis de leur demander s'il considère ce Black Sympho comme étant du "sous-Black Metal radoucit pour midinettes". Ou, plus simplement, s'il considère le côté symphonique d'Anorexia Nervosa comme étant calme.

Et là, si ces "puritains" de la première heure vous répondent que c'est "radoucit", soit ils ont dans la merde dans les oreilles, soit ils ont leurs oreilles dans la merde (veuillez excuser mon vocabulaire quelque peu grossier). Il n'y a pas d'autre explication. Car dire que le côté symphonique (ou baroque) d'Anorexia Nervosa est calme reviendrait à appeler un chat un chien. Car avec ses contrebasses assurant les accords et ses violons faisant des envolées endiablées... Mais, pour notre plus grand bonheur, cela ne se résume pas qu'à cela. Distillant des mélodies, les violons nous font revivre les ambiances emplies de joies et de décadences de la Renaissance. Et que dire lors des passages instrumentaux, certains ont un petit côté malsain, mais d'autre sont beau à chialer (notamment celui de "Tragedia Dekadencia"). Au sens propre du terme, s'il vous plaît !

Mais il n'y a pas que le clavier dans cet album (Dieu soit loué !). Il y a aussi d'autres subtilités. Notamment au niveau du jeu de la batterie, qui est, plutôt souvent, il faut l'admettre, aussi subtil qu'un marteau piqueur en pleine action. Blast et double pédale au menu, la batterie rajoute un côté encore plus brutal ou martial à tout cela. Mais comme il n'y a pas que le blast ou la grosse caisse dans la vie. Le jeu de batterie contient quand même pas mal de petites subtilités au niveau des cymbales, ce qui n'est pas pour nous déplaire.

Par contre, il y a bien quelque chose qui pourrait nous déplaire dans cet album. Non, ce n'est pas la basse qui fait son boulot comme il faut pour assurer les accords "guitares-clavier", ce sont les dites guitares. Certains riffs étant presque "inaudible" devant tant d'intensité musicale, cela peut déplaire à certains qui auraient bien voulu pouvoir écouter pleinement cet album. Mais rassurons-nous : il y a un "presque" dans ma phrase ! Et les dits passages sont audibles à force d'écoute et "d'habitude" dirons-nous. Ainsi, ce qui pourrait déplaire à première vue devient, en quelques sortes, un excellent moyen pour que cet album se bonifie. Les bons vins se bonifient, les (très) bons albums aussi. Cela est, somme toute, logique.

Néanmoins, je ne vous ai toujours pas dit qui était la plus grande force d'Anorexia Nervosa, celui qui a provoqué le stand-by du groupe suite à son départ. J'ai nommé Hreidmarr. Dans cet album, il chante de la même manière que l'on pourrait définir la musique de l'album : déchaînée, folle furieuse, extrême, hystérique, etc. Autant d'adjectifs qui pourraient à l'un et à l'autre en même temps. Car Hreidmarr hurle, hurle et hurle. Il ne fait presque que cela. A certains moments il nous fait la voix si spéciale de la première période d'Anorexia Nervosa, et à d'autre il nous fait du chant clair. Et plutôt avec succès. Mais ne vous trompez pas, ce n'est pas lui qui nous chante ses passages au chant clair si fou et/ou possédé. Ce n'est qu'un autre chanteur de session (Romarick, Forbidden Site).

Eh oui, Hreidmarr a beau hurler de manière inhumaine, un autre chanteur ajoute sa pierre à l'édifice en s'occupant des envolées vocales lors de l'album. Et le boulot est fort bien réalisé, au-delà de toutes espérances j'oserais dire ! Juste avant de terminer, je me permettrais de dire une dernière petite chose, mais cette fois-ci au niveau des paroles. Variant d'une langue à une autre (anglais, français, vieux français, allemand, vieil allemand et latin), les lyrics sont des perles de haine et de poésie. Rien que pour cela, écouter cet album vaut le coup.

Au final ? Nous avons là un album qui, pour un coup d'essai, fut un coup de maître. Un chef-d'oeuvre du Black Sympho qui, rien que part son existence, donne toute sa crédibilité à cette scène (même si elle l'avait déjà grâce à d'autre nom tel qu'Emperor) malheureusement parfois sous-estimée. Un 9.9/10 s'impose donc.

Merci d'avoir lu jusqu'au bout, à bon entendeur, A+


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