Free Webzine Metal | ZoneMetal.com

zonemetal > chroniques > Lamb Of God > Resolution

Resolution | chronique

acheter cet album
chronique Resolution

album  : Resolution
groupe : Lamb Of God
sortie   : 2012

+ chronique Lamb Of God
01- Straight For The Sun
02- Desolation
03- Ghost Walking
04- Guilty
05- The Undertow
06- The Number Six
07- Barbarosa
08- Invictus
09- Cheated
10- Insurrection
11- Terminally Unique
12- To The End
13- Visitation
14- King Me


Le Septième Sceau  par  Uldor

Les mayas l'avaient prédit, 2012 serait l'année de l'Apocalypse. On aurait put croire à une fin du monde causée par une guerre nucléaire contre l'Iran, une réélection de Sarkozy en France, la fermeture de Megaupload ou encore bien d'autres atrocités dont les méfaits de Lou Reed et Metallica annonçaient les sombres prémices.
Mais c'était sans compter sur le retour des 5 brutes de Richmond qui ont débarqué ce mois-ci avec le septième sceau sous le bras...

Depuis Sacrament (2006) la bande à Randy Blythe a sut s'imposer comme le digne héritier du « Pure American Metal » dont Pantera avait transmis le flambeau au début des années 2000. Et pour cause, il est en effet difficile à l'heure actuelle de trouver une formation plus furieuse, intransigeante, groovy et efficace que Lamb Of God dans le paysage musical américain, voire mondiale.

Après un Wrath (2009) qui maintenait toujours le cap vers un metalcore burné, violent et ultra-technique sans l'être au détriment de l'efficacité, le Lamb Of God nouveau est donc enfin arrivé !

On entre dans le vif du sujet de manière un peu nouvelle pour Le groupe, puisque c'est sur une intro façon gros sludge bien gras et sinistre qu'on attaque. Oh ! Rien de bien impressionnant, un riff doom entendu moult fois mais qui a le mérite de donner le ton d'entrée de jeu : comme à l’accoutumée, ça va saigner !
Un cri d'outre-tombe et une cavalcade démentielle de batterie plus loin et voilà que les hostilités démarrent sérieusement avec la tonitruante Desolation. Ce coup-ci pas de surprise, le groupe est en terrain conquis et en profite : du Lamb Of God survitaminé et sous amphèt', ça tabasse dans tous les sens derrière un refrain qui sent bon le live explosif (avis à ceux qui seront de la partie au Hellfest 2012 !).

Signe que le groupe a décidé de varier un peu les ambiances (juste un peu !) pour que la violence de sa musique n'en ressorte que décuplée, Ghost Walking s'ouvre sur une intro metal acoustique du plus bel effet. Mike Morton se permet un petit coup de shred, nouveauté initiée depuis l'album précédent et plus développée ici (mais faut pas s'attendre à du solo d'anthologie, ça reste du shred façon déballage de technique, le genre de trucs que les métalleux trouvent "mélodique" mais qui pour le coup nous rendra pas Dimebag Darrell...).

Chris Adler lui, mitraille son monde à coup de double, de blasts et de breaks assassins. Tel Gojira, Lamb Of God a effectivement put s'imposer - entre autres - grâce au style immédiatement identifiable de son cogneur de service, reconnu aujourd'hui comme l'une des plus grosse pointures de la scène internationale. Sa marque de fabrique ? Des plans ultra techniques qui n'oublient néanmoins jamais d'aller droit au but, d'insuffler du groove et de l'inventivité a une musique qui en manque souvent trop, tout en restant en cohérence avec l'ensemble. Le monstre peux ainsi se targuer de rivaliser avec un Paul Bostaph ou même un Lombardo (d'ailleurs si on compare Lamb Of God à Pantera pour son énergie et son attitude, les yankees s'aventurent ici plus sur le terrain de Slayer comme en atteste Undertow et son esthétique à la Reign in Blood).

Contrairement à ce que l'on pourrait attendre d'un tel groupe, certaines nouveautés sont au rendez-vous. Ainsi On a droit à une légère accalmie pour souffler avec Barbarosa, petit interlude de guitare acoustique assez sympathique. Pour les bourrins, rassurez-vous, le répit est de courte durée et on repart droit dans le pitt avec Invictus. Et pourtant du répit il en faut dans un album de metalcore qui dure près d'une heure. 14 morceaux qui descendent rarement en dessous de 4 min - si ce n'est pour le passage punkisant Cheated - et qui du coup, c'est le revers de la médaille, sont pas tous forcément transcendantaux sur la longueur. Bien sûr il y a quand même de l'épique ! Insurrection par exemple et son riff à la Braveheart, et un couplet chanté, et non hurlé (!) par Randy Blythe sur une rythmique impressionnante. Ou The Number Six avec son refrain accrocheur et ses chœurs guerriers, mais surtout ce petit break façon metal acoustique assez original (comme l'avait fait le combo suisse Nostromo pour son EP d'adieu. Pour ceux qui ne connaissent pas foncez ! Du grindcore unplugged, l’expérience vaut largement le détour).

En revanche, on se demande encore quelle idée a bien put passer derrière la tête du producteur quand il a proposé de faire une version lyrique et symphonique de la piste de clôture : King Me. Au delà du fait que l'affiliation Metal/musique classique devient plus que barbante - et Randy Blythe a le courage de l'assumer lui-même : « La musique classique, c’est la putain de musique classique. Si des mecs qui font du heavy metal veulent utiliser des cordes ou autres, ils ne font que se servir d’un élément du classique » - demander ce genre de trucs à un groupe de metal brutal comme Lamb Of God revient à proposer à Kerry King de jouer de la Harpe ou de la flûte sur Angel Of Death. Libre à chacun d’apprécier ou pas.... mais la pertinence d'un tel choix apparemment "artistique" sera de toute façon difficile à défendre. Je suis pas contre les mélanges, mais du sucre vanillé sur un steak saignant, c'est forcément dégueulasse.
On les excusera en précisant que l'idée venait bel et bien du producteur, même si personne ne leur à forcé la main, du moins on l’espère.

Mais ce nouvel album de Lamb Of God reste un album de Lamb Of God avec son petit lot de bombes métalliques et ça, ça fait quand même du bien après des sorties décevantes comme celle du dernier Machine Head. Resolution s'élève en effet bien au dessus de l'ensemble de la scène estampillée metalcore et de tout ses groupes impersonnelles, vendus et qui tourne en rond. Les fans devraient s'y retrouver, d'autant que l'album signe le retour à une prod' plus léchée et propre, façon Sacrament après un Wrath jugé par certains trop crade.

Enjoy !

+ r�agir [ 6 commentaires ]

Hit-Parade des sites francophones