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Infected | chronique

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chronique Infected

album  : Infected
groupe : Hammerfall
sortie   : 2011

+ chronique Hammerfall
01- Patient Zero
02- Bang Your Head
03- One More Time
04- The Outlaw
05- Send Me A Sign
06- Dia De Los Muertos
07- I Refuse
08- 666 - The Enemy Within
09- Immortalized
10- Let's Get It On
11- Redemption


Hammerfall new look ?  par  Schakal

Hammerfall, c'est un peu le garant d'une certaine stabilité musicale à défaut de stabilité au sein de son line-up. En effet, à l'instar de Iron Maiden, le groupe a un style aisément identifiable, inspiré du heavy des années 80, fer de lance de la nouvelle vague du "true metal" parue dans la seconde partie des années 90, ce qui leur a permis de conserver une certaine popularité malgré des albums souvent en-deçà de la qualité des deux premiers qui restent très certainement les meilleurs produits par ces Suédois qui ont tourné le dos au death melo made in Göteborg pour faire ce qui leur plaisait.

Les années passant, Hammerfall n'avait jamais fait trop d'écarts. Dès la pochette, on savait à quoi s'attendre, avec Hector, fier chevalier au marteau de guerre, véritable mascotte au même titre qu'un Eddie ou Vic the Rattlehead, comme en on trouve souvent dans notre style de prédilection. Et là, sur Infected, la première surprise est de taille. Hector a laissé sa place à une main de zombi. A l'époque ou Resident Evil et Walking Dead font partis du paysage littéraire ou vidéo-ludique, cela n'est finalement pas très étonnant. Ce l'est plus quand on sait que Hammerfall est plus royaliste que le roi et qu'il n'est pas du genre à sortir d'un iota de son chemin. Surtout que d'un point de vu clairement graphique, on perd clairement au change, le côté gentiment comics de Hector remplacé par cette illustration plus quelconque, le logo en lettre de pierre viré pour un logo en lettre de sang prenant la même typographie, comme si trop changer d'un coup était au-dessus des forces des musiciens.

Rentrer dans l'album se fait avant tout avec crainte. Comment savoir ce qui peut nous attendre ? Est-ce que le groupe va doper son heavy ? Est-ce qu'il va le teinter de black ou de death ? Va-t-il se synthétiser, Joacim Cans va-t-il rapper ses vocaux ?

Et dès l'intro de Patient Zero, on est complètement déboussolé. Resident Evil était mentionné plus haut, la référence n'est pas innocente , on se croirait dans le jeu, au moment du final, quand un compte à rebours est lancé et que l'on est confronté à un boss trois fois plus grand que nous. Le riff qui suit est lent, lourd, malsain. Hammerfall se livre sans complexe sur un mid tempo écrasant, le chant est magnifique, étonnant de clarté, la production est énorme derrière. C'est simple, jamais Hammerfall n'a aussi bien sonné. Tout est clair, précis. Cependant, difficile malgré tout de prendre ses marques ; le morceau est construit de façon étrange. Ici, il n'est pas question de refrains scandés par des chœurs barbares, que l'on reprendra soi-même, sous la douche ou en concert. Il faudra attendre la fin du morceau pour que tout s'accélère brusquement, au détour d'un break savamment amené. Et au final, il s'agit peut-être du meilleur titre de l'album, qui se dévoile à chaque fois un peu plus à chaque écoute.

Et très vite, on se rend compte surtout que Hammerfall ne sait pas sur quel pied danser. L'arrivée de Pontus Norgren (ex Talisman, The Poodles...) n'apporte pas grand chose au niveau des soli tant ceux-ci sont concis, englués dans une espèce d'approche heavy déstabilisante. Si certains titres sont dans la lignée de ce que l'on connait du groupe (B.Y.H, le très bon Dia De Los Muertos ou le faux live Let's get It On), le reste est nettement plus difficile à appréhender. Outre les refrains très pauvres en terme de matière, chaque titre semble hésitant. Parfois, un morceau ennuyeux doit son salut par un break ou par une accélération tout simplement jouissive (666 - The Enemy Within est l'exemple le plus frappant). Parfois, c'est le traitement original - d'un point de vue strictement stylistique par rapport à ce qu'est Hammerfall - qui sauve un morceau de l'ennui, comme le très étonnant Redemption avec ses passages electro qui se marient au final très bien avec la volonté de faire une composition épique. Mais parfois, on reste également totalement hermétique à ce que l'on nous propose, ne sachant pas si c'est du lard ou du cochon, si on se fout de notre gueule ou au contraire, si Hammerfall est conscient de ce qu'il fait, ce qui serait alors téméraire et ambitieux.

Infected n'est pas passionnant. On le prend comme il vient, on en tire ce qui nous plait, on oublie le reste (surtout la ballade Send Me A Sign, dans la plus pure lignée des ballades un peu guimauves de la formation...). On reste stoïque. Il n'y a pas de quoi crier au génie. La révolution n'est même pas totalement en marche. Mais au final, on ne passe pas un mauvais moment. Et si les fans de la première heure vont forcément tirer la gueule, ce serait passer à côté de l'énorme prestation vocale de Cans et des petites perles disséminées ça et là, avec la réussite nécessaire pour ne pas assister à un naufrage musicale.



Note indicative : 6.5/10, parce que quand même, pour du Hammerfall, c'est de la science fiction !

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