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Deliverance | chronique

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chronique Deliverance

album  : Deliverance
groupe : Opeth
sortie   : 2002

+ chronique Opeth
01- Wreath
02- Deliverance
03- A Fair Judgement
04- For Absent Friends
05- Master's Apprentices
06- By The Pain I See In Others


Indescriptible. Incontournable  par  Doc

Seulement 6 morceaux ? Mais qu’est ce que c’est que cette track list de feignant ?
C’est la première chose à laquelle j’ai pensé en découvrant le disque. En réalité l’album dure une bonne heure, la solution est simple, à l’exception d’un morceau, toutes les pistes font plus de dix minutes.

Wreath impose d’entrée le style. Enervé mais pas énervant. Le morceau assez noir commence par une intro violente qui s’enchaîne sur un passage planant, lumineux, mélange de solos et d’effets pad. Puis on retombe dans le noir, la poussière. Et petit à petit la violence remonte, ça devient sulfureux, ça s’acharne. Wreath présente donc une structure à alternance verticale : on passe de la lumière, de la pureté ; aux ténèbres, aux bas fonds. Il est très électrique est c’est le plus « death » de l’album. Le morceau me fait imaginer quelqu’un qui court frénétiquement, tombe, se relève péniblement, trébuche à nouveau mais parvient à se relever par sa volonté. C’est un peu dans l’esprit d’Opeth, rien ne l’arrête.

Titre phare de l’album, Deliverance m’a frappé par la régularité et la précision de la batterie dont la double patte ressemble à un bruit de mitraillette. Le placement des coups est très bien fait. Dans d’autres morceaux on peut aussi noter l’apport de percussions.
Deliverance pousse encore plus loin dans le contraste, le chant clair est plus présent. C’est plutôt une réussite, même si certains moments sont dérangeants, c’est l’effet recherché. Pourtant on ne se sent pas soi-même attaqué, au contraire on est plutôt épargné. Comme si la musique s’agressait elle-même sans fin. Cette piste insère définitivement le disque dans le death progressif. Deliverance est aussi composée de nombreux et longs passages instrumentaux, très expressifs. Passé la neuvième minute c’est un vrai plaisir. L'extase musicale si on veut.

L’intro du morceau suivant, A Fair Judgement, au piano est envoûtante. Tout le morceau est plutôt calme, en chant clair, avec des passages carrément acoustiques. Est-ce qu’il encore quelque chose de death là dedans ? Pas vraiment, on vogue dans tous les styles, entre accords jazzy, influence de la musique classique, ballade rock et rythmes blues. Un morceau superbe, hors du commun, expressif… Mais qui exprime quoi au juste ? Tout. Fermez les yeux, écoutez, tout est là. Cette musique est un sentiment à elle-seule, impossible de penser à autre chose en l’écoutant.

For Absent Friends détonne du reste de l’album, d’une part à cause de sa durée ( un peu plus de 2 minutes ) et parce qu’elle est complètement instrumentale. Encore très influencée par le jazz. Cette musique présente un son de guitare très chaud, clean, amical, entraînant.

Master’s Apprentices sonne le retour des guitares saturées et du chant. Arrêt sur image. La voix ( Mikael Akerfeldt ) est gutturale « en veux-tu ? en voilà », elle vient des profondeurs des tripes. Grave, hurlante. Personnellement je supporte difficilement ce genre de chant, et pourtant dans Opeth ça passe très bien. Le milieu de la piste laisse encore place à une session acoustique avec un chant clair. Le retour des guitares saturées me fait réaliser à quel point la production est bien faite. Le son est énorme, violent et agressif à souhait ; doux ou psychotique quand il le faut. Peut on imaginer meilleure production ? Difficilement.

Le dernier morceau By The Pain I See In Others présente de géniales interludes à l’ambiance spéciale, au milieu d’un morceau plus death. La fin du morceau et de l’album est un peu chaotique, mais tout le reste est rangé, classé dans un ordre précis.


Ce disque est une sorte de fresque gigantesque. Les musiciens ont étudiés chaque genre, chaque style, du jazz au death, et en ont pris l’essence, le meilleur, la substance même. Ils ont ensuite méticuleusement mélangé le tout dans un seul et même tableau aux détails infinis. On n’est jamais sur d’avoir totalement compris le message d’un morceau, on ne cerne jamais complètement la musique.
Chercher des défauts dans cet album revient un peu à se faire l’avocat du diable. Une ou deux parties en chant clair sont un peu superflus et n’apportent pas grand chose, mais c’est vite oublié. Franchement c’est de l’enculade de mouche.

J’arrête là le pavé, aucune chronique ne pouvant décrire l’indescriptible magnificence de cet album.

Incontournable.

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