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MACHINE HEAD | interview ~ le 06-02-2010
avec :
- Adam Duce (basse)

réalisée par : Eija


Je retrouve Adam Duce en ce samedi après-midi dans un Zénith assez agité. Ambiance très speed et avec regret, je n’ai pu terminer l’interview et poser toutes les questions que j’avais préparé... Mais c’est Machine Head quoi !



Salut, comment s‘est passé la tournée jusqu'à présent ?

Bien !


Quel a été votre meilleur concert ?

Je pense que c'était probablement le show d'hier soir (ndlr : à Bruxelles).


Es-tu content de jouer en France ce soir ?

Absolument, ça se passe toujours très bien ici.


Quelles sont tes attentes pour cette soirée ?

Euh je ne sais pas vraiment, on va monter sur scène, livrer le show comme on le fait d’habitude. Notre équipe ne travaille pas tous les soirs, en particulier notre vendeur de tee-shirt parce que les salles ont parfois leur propres employés pour le faire. Notre marchand de tee-shirt n’a donc pas travaillé depuis 4 concerts et a donc regardé les shows à la place. Aujourd’hui il nous a dit « je ne comprend pas comment c’est possible que votre performance soit de mieux en mieux et s’améliore chaque soir ». Et bien je lui ai dit qu’on est juste en train de s’échauffer, oui c’est ce que l’on fait !


Avez-vous une relation particulière avec le public français ?

Je pense que la relation particulière que nous avons avec la France réside dans le fait que nos fans ici plus qu’ailleurs adorent ce que nous faisons. Lors des concerts, il y a une sorte d’euphorie générale qui touche le public tout entier.


Ça promet pour le dernier concert de la tournée !

En général, en fin de tournée on est tous en parfaite synchronisation et en super forme et généralement le dernier concert se passe très bien, c’est très puissant.


En parlant de la tournée, est-ce que c’est vous qui avez choisi les groupes avec lesquels vous tournez (Bleeding Through, Hatebreed) ou c’est un choix des labels ?

Les labels n’ont rien à voir avec ça, nous décidons nous même de ce qu’il se passe dans la tournée. Ils nous font en général des propositions de groupes, c’est comme ça que notre contrat a été établit et nous contrôlons entièrement le choix.


Je suppose que tu apprécies beaucoup cet aspect du groupe, de pourvoir tout contrôler.

J’aime énormément le fait que l’on ne doit ni répondre ni rendre de compte à personnes. Il se trouve que j’ai un certain problème avec l’autorité et j’apprécie chaque situation où il n’y en a pas ! (rires)


Vous avez enregistré une reprise de Pantera, Fucking Hostile il n’y a pas très longtemps. Est-ce que c’était un moyen de leur rendre hommage ?

Oui, d’une certaine manière. On nous a demandé de le faire pour un magazine. Tu sais, Dime n’était pas notre meilleur ami mais était incontestable un ami et il était vraiment un super gars. J’adore écouter les derniers trucs qu’il a enregistré.


Pourquoi avoir choisi cette chanson ?

Parce que cette chanson est pleine d’attitudes.


Parles-nous du prochain album : avez-vous déjà travaillé dessus ? Des idées ?

Et bien nous allons commencer à travailler dessus dans pas très longtemps. Nous n’avons pas de chanson pour l’instant. On va bientôt commencer l’écriture mais je pense qu’on va prendre un peu de vacances avant. Tu sais, depuis trois ans on n’arrête pas de tourner... Nous avons passé les trois dernières années à tourner intensément. Nos trois derniers étés ont été passé sur la route. J’adore l’été, probablement parce que je suis originaire de Californie. J’aime juste passé l’été là-bas et ça m’a manqué.


Une idée de la date de sa sortie ?

Je pense qu’il sortira en 2012.


Vous avez mis la barre très haute avec votre dernière album, considéré par certains comme le meilleur disque de la décennie ! Tu te sens prêt à relever le défi, une petite pression pour ce nouvel opus ?

On a ressenti cette pression une fois, lorsqu’on a sorti Burn my eyes. Tout le monde était « comment allez-vous relever le défi, comment allez-vous faire un meilleur album ? ». Tu sais, à l’époque on était jeunes et on ne savait pas si on allait faire mieux. « Oh non , je crois qu’on doit faire mieux, mais comment on va faire ?! ». Mais en fait tout ce que peuvent bien dire les autre c’est des conneries, nous ne nous sommes jamais préoccupé de l’avis des autres, alors pourquoi nous le ferions aujourd’hui ?
Aujourd’hui, à l’âge que nous avons et avec l’expérience que l’on a, tout ces « Allez-vous faire mieux ? » sont vraiment des conneries ! Nous n’avons pas à nous préoccuper de ça, le seul truc que l’on a à faire, c’est de la musique qui nous plait et que nos fans vont aimer. Après avoir été lâchés par les labels pendant longtemps, faire la musique qu’on aime est vraiment la seule chose qui compte. A chaque fois que l’on enregistre un nouveau disque, on se dit que si c’est la dernière fois que nous avons l’occasion de le faire, alors faisons le pour nous.


La vie d’un groupe comme vous suit un peu le schéma suivant : tourner, entrer en studio, sortir l’album, repartir en tournée... C’était d’ailleurs la raison pour laquelle tu as décidé de devenir musicien. Aujourd’hui, apprécies-tu toujours ce mode de vie ?

Tu sais, quand tu es gamin, tu vois seulement ce que tu veux bien voir, tu ne vois pas tous les aspects et c’est ce qu’il se passe pour moi. J’adore jouer sur scène pendant une heure ou même parfois deux, j’adore jouer cette musique. Mais ce qu’il me dérange le plus, c’est le fait d’être loin de chez moi, aussi longtemps que je dois l’être. Cela me dérange parce qu’on a travaillé pendant si longtemps pour en arriver là où nous en sommes aujourd’hui, on fait ça depuis presque 20 ans maintenant ! Et puis tu veux avoir une maison sympa, tu t’achètes une maison sympa et au fur et à mesure tu t’achètes d’autres trucs cool pour ta maison etc. Mais finalement, tu n’as jamais l’opportunité d’en profiter, c’est comme une situation sans issue ! C’est donc cet aspect là que je n’avais pas vu venir, je voyais seulement ce que je voulais bien voir et je pensais aveuglement que ça n’arriverait pas. Je veux dire je ne pensais pas devenir ce que l’on n’est devenu aujourd’hui. Mais aujourd’hui on en est là et on aime toujours ce qu’on fait, j’aimerais juste que tout cela prenne un peu moins de temps.


Tu n’es pas un peu nostalgique lorsque tu repenses à ces gosses que vous étiez il y a maintenant plus de 15 ans ?

Lorsque je repense à ces gamins, à la période où l’on a écrit Burn my eyes et où l’on allait frapper à toutes les portes maisons de disques qui ne s’ouvraient pas toujours à nous, et bien je regarde ces gamins avec de la fierté, parce que vraiment on s’est battu, on en a bavé.
Repenser à cette période, à ces gamins furieux et énervés que nous étions est quelque chose à laquelle je prendrais toujours plaisir.


Les jeunes groupes ne te font-ils pas penser à tes débuts ?

Pas vraiment, l’industrie de la disque a tellement changé. Tous les labels aujourd’hui veulent avoir 80 % des bénéfices sur tout : le merchandising, le vente des disques... Ceux qui travaillent dans le business de la musique n’ont jamais été très juste envers ceux qui créent la musique. Les artistes se sont toujours fait avoir depuis les débuts de l’industrie musicale, mais il semble qu’aujourd’hui c’est en train de se retourner contre elle. Ils ne vendent plus aucun disques et il semble que maintenant, si tu veux être un groupe, tu doit aussi être un label. Dans les cinq prochaines années, tout le monde sortira ses CD avec son propre label et obtiendront 100% des bénéfices. Merde aux labels.


Oui , être musicien et membre de l’industrie musicale est assez différent...

Et bien , pour comparer c’est comme un propriétaire de ranch et ses chevaux ! (rires)


Ça fait quoi d’être aujourd’hui un modèle pour des milliers de jeunes musiciens ?

Je ne sais pas, c’est comme son jour d’anniversaire ! Ça nous a pris tellement de temps, ça fait seize ans depuis que nous avons sorti notre premier album. Avec le temps, on a aussi progressivement changé. Ce n’est pas comme si tout s’était passé en l’espace d’une nuit, que l’on avait sorti notre premier album hier et que l’on se disait « Wow, c’est vachement différent ! ». Ce fut un long processus de travail, où l’on a sorti des disques, fait des tournées. Donc qu’est-ce que ça fait ? Et bien je trouve ça assez normal en fait.
A l’inverse, c’était beaucoup plus bizarre lorsque l’on a sorti notre premier album et que les gens venaient me demander des autographes ! « Tu veux que je te singes un autographe ?? Moi ?? D’accord... ». C’était beaucoup plus bizarre.


C’est en quelque sorte plus justifié aujourd’hui.

Et bien j’ai l’impression que l’on a fait le parcours que l’on visait. Peut être pas tout le parcours, il nous reste encore un bout de chemin à faire, mais tu sais il faut viser haut. Si tu vises trop bas et que tu atteins ce but, ça veut dire que tu as visé trop bas. Si tu avais décidé de viser super haut, et que tu n’as pas complètement atteint ton objectif et bien tu auras malgré tout fait plus que si tu avais visé trop bas.


Etant donné que vous avez donc visé haut, as-tu d’autres objectifs à atteindre avec le groupe ?

J’aimerais que l’on obtienne des disques de platines aux Etats-Unis. On a jamais vraiment explosé là-bas. On est beaucoup moins connus qu’en Europe.


Tu sais pourquoi ?

Il y a trop de variables pour mettre le doigt sur une raison.


Peut-être que les fans sont différents.

Les fans européens aiment plus Machine Head ! (rires)


Quelle a été ta plus belle rencontre musicale au long de ta carrière ?

Je dois admettre que c’était lors de notre tournée que l’on a fait avec Metallica l’année dernière. Ils ont été géniaux avec nous et le fait que l’on voyageait par avion, c’était terrible ! C’était super car je suis un pilote et j’adore tout ce qui touche à l’aviation. L’avion était considéré par beaucoup de gens comme le meilleur avion jamais construit sur terre donc c’était assez génial pour moi.


Aurais-tu des conseils à donner à nos lecteurs basistes ?

Pas vraiment, je veux dire que tout le monde est différent dans sa façon de jouer. Trouvez juste quelque chose qui vous conviennent. S’il y aurait un conseil à donner, c’est de jouer, jouer, jouer et s’entrainer !


Quelle chanson préfères-tu jouer en live ?

Ma chanson préférée du moment est Spine, mais ça change tout le temps. Pour l’instant c’est celle-là parce que le feeling de cette chanson est « épique ».
On fait tellement de choses différentes avec Machine Head que je ne pense pas que le groupe puisse être représenté par une seule chanson. Spine est juste celle qui m’inspire le plus en ce moment.

¤ fin de l'interview un peu brutale... ¤


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