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Irony Is A Dead Scene [EP] | chronique

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chronique Irony Is A Dead Scene [EP]

album  : Irony Is A Dead Scene [EP]
groupe : Dillinger Escape Plan (The)
sortie   : 2002

+ chronique Dillinger Escape Plan (The)
01- Hollywood Squares
02- Pig Latin
03- When Good Dogs Do Bad Things
04- Come To Daddy


Quand Mike devient DEP...  par  Sensei

Quand Mike Patton collabore avec The Dillinger Escape Plan, on se demande à quoi ça va aboutir. Surtout que je ne connais le monsieur que pour son travail dans Faith No More, donc je ne connais rien de ses prestations hurlantes.

4 pistes seulement pour écouter le renouveau de TDEP, qui s’est séparé de son ancien cracheur de boyaux Minakasis quelques temps auparavant. Notons d’ailleurs que si Patton participe à cet EP, c’est principalement car il fut séduit par leur première partie lorsqu’il tournait avec Mr.Bungle. Aussi le groupe venait de recruter Greg « musclor » Puciato quelques mois plus tôt, mais que les autres membres étaient encore en période de réflexion quand à sa présence définitive dans le groupe ou pas. Donc tout cela explique cette rencontre improbable.

Sachant que je n’aime TDEP qu’à partir de cette galette, j’ai trouvé Calculating Infinity très peu intéressant mais je vais tâcher d’éviter d’en faire des critiques lors des comparaisons avec cet EP.

Bon bref, c’est parti pour 18 minutes d’écoute… On va décortiquer chaque piste, car pour 4 musiques « seulement », un avis global serait moins intéressant…

Hollywood Square : Bam au bout de 10 secondes, on a déjà pris une énorme claque dans la gueule ! Le disque démarre fort, très fort, et Patton se déchaîne déjà au micro ! À peine le temps de se reposer, il change de registre, sur une musique toujours agressive. Les guitares et les basses sont bien réglées, la batterie toujours aussi martelante, du bon TDEP. Mais là où toute la subtilité demeure, c’est Mike. Étonnant tiens ! Le vocaliste montre toute son envergure, et son chant clair et torturé, ses gueulements omniprésents, son break chanté en guttural, ses chuchotements, tout est exceptionnel. On remarque ensuite les breaks plus présents que dans l’album précédent, et donc le côté Jazzy est mieux ressenti. Le refrain présent dans cette musique décousue est totalement déjanté, et je le répète, c’est bien grâce à Patton avec son « Hollywood Square » digne d’un « Waza ». On reconnaît bien le son de TDEP sur cette piste qui est dans la continuité de Calculating Infinity. Génial !

Pig Latin : Ah tiens, ça commence plus calmement mais ça fait un peu fou, et on a peur de quand ça va partir. Patton nous rassure par un chant clair ( le premier de l’album), l’ambiance fait plus indus. La basse prend de l’envergure, les guitares se mettent en chœur, et la voix rapée en grave devient folle, encore pire qu’un Jonathan Davis dans Freak On The Leash. La musique est beaucoup moins inspirée que la précédente, jusqu’à l’énorme break. Et quel break ! Une ambiance Burtonesque, un Mike devenu crooner, la basse rejoint à la fin et s’amuse à sonner discrètement. Puis on repart comme à la première partie… Un poil décevante, cette musique serait même totalement hors-sujet sans ce break monumental.

When Good Dogs Do Bad Things : « I’m the best you’ll never have ! » et hop ça part en trombe. Toujours un rythme cassé et rapide, on retrouve beaucoup plus le son de Calculating Infinity. Puis des mots sont hurlés comme un bon discours de politicien totalitaire. Mais franchement, comment Patton fait pour avoir une voix aussi géniale !? Son « MOMMY » en chant "propagandé" est fabuleux, et il recommence ses phrases répétées et incompréhensibles. Ah ça y est le « couplet » de la chanson. Et le moment calme arrive, on est à peine à un tiers de la chanson ! Le passage fait beaucoup plus glauque, puis après tout redevient plus gai… Et tout redevient violent ! Tout reste cohérent, et la fin hurlée surprend un peu par rapport au dernier tiers, TDEP a le don de faire ce qu’on attend le moins, et c’est ça qui marche. 6 minutes de folie, on est littéralement invités à voyager à travers cette chanson. C’est LA perle de cet EP.

Come to Daddy : On a un son beaucoup plus Neo, avec des paroles répétées tout le long… Elle est peu décousue, on entend du TDEP basique et efficace, même si la voix tape sur le système au fur et à mesure. La batterie casse bien le rythme comme à son habitude, mais là c’est un peu dérangeant. On remarque quelques effets ça et là, mais rien de bien changeant tout au long, la musique ressemble à un tube d’électro, répétition à bloc… Le break sauve encore une fois l’ensemble, même si Patton est vraiment décevant dans cette musique (et pourtant il étonne toujours avec son talent vocal). On aurait espéré que ce break soit plus long… La fin est peu inspirée en plus. Bref cette piste est loin de rester dans les annales. Certains crieront au génie de cette musique, elle possède une subtilité indéniable, mais sur un EP de 4 pistes, on attendait un peu mieux. Tant pis.

En clair cet EP est assez hétérogène, même si Patton est fabuleux dessus (rah mais quel artiste !). Plus fort que Freddy Mercury, plus envoûteur et moins chiant que Matthew Bellamy, cet homme possède la voix la plus complète qui soit. Ensuite cet album est globalement un digne successeur de Calculating Infinity, avec une batterie un peu mieux mixée, et c’est pas pour nous déplaire. Les 4 pistes sont plutôt longues, ça deviendra la marque de fabrique du groupe.

Au final on se retrouve avec un disque de transition, remettant pour la dernière fois une sonorité des albums précédents, et apportant un vent de fraîcheur qui sera beaucoup exploité par la suite. On regrette juste que la collaboration avec Mike Patton ne fut pas jusqu’à faire un album complet. Les fans de la première heure regretteront ce début de virage et bouderont le groupe par la suite, mais pour la plupart cela sonne comme un renouveau, et les albums suivants auront conservé une énorme influence du chanteur de Faith No More et Mr.Bungle.

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