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Overkill | chronique

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chronique Overkill

album  : Overkill
groupe : Motorhead
sortie   : 1979

+ chronique Motorhead
01- Overkill
02- Stay Clean
03- (I Won't) Pay Your Price
04- I'll Be Your Sister
05- Capricorn
06- No Class
07- Damage Case
08- Tear Ya Down
09- Metropolis
10- Limb From Limb


Damage Case  par  Doc

« Il est facile de repousser narquoisement l’œuvre de Motörhead. Comme avec AC/DC, vue de l’extérieur la masse discographique peut sembler un bloc uni, toujours le même disque, etc. Les fans rigolent […] Chaque disque a son thème. Sous sa pochette western, Ace Of Spades était la grande ode à la corporation des roadies. Bomber dealait avec les obsessions de Lemmy pour la Seconde Guerre mondiale. Overkill semble le fruit des imaginations détraquées d’un biker qui carbure au speed dans une cellule de prison avec une vieille pile de Metal Hurlant pour seule compagnie »
Philippe Manœuvre, rédacteur en chef de Rock&Folk.


1979. L’époque de Funkadelic, de Suicide, des Sex Pistols, des Heartbreakers, de Black Sabbath, des Ramones et des Clash.

Overkill est enregistré en quelques jours. Lemmy, Fast Eddie et Phil Taylor sont alors SDF, ils squattent à droite et à gauche, dorment sur des canapés. Ils s’installent en studio avec le producteur Jimmy Miller, qui a beaucoup travaillé avec les Rolling Stones. Damage Case, No Class, I Won’t Pay Your Price et Tear Ya Down sont déjà prêts à être enregistrés. Tout le reste est composé et enregistré en quelques heures, Capricorn en une nuit blanche. Metropolis est écrit en cinq minutes sur un bout de papier, le nom venant du film que Lemmy vient de visionner. Voilà comment Motörhead sort un album.

Le son est pourtant monstrueux. Dans cette fin des années 70, Motörhead n’occupe plus seul la scène du hard rock. Ils côtoient bien d’autres formations, mais aucunes n’a ce son agressif. Aujourd’hui il n’a peut-être plus énormément d’originalité, mais à l’époque c’est inédit. Même la pochette (de Joe Petagno) choque : c’est encore le temps où on photographiait tous les membres du groupe pour faire la pochette.

Entre punk et metal, les riffs d’Eddie Clarke (sur Stratocoaster) orientent clairement Motörhead sur la voie du hard rock (c.f. No Class). L’ensemble du disque semble craquer de puissance, d’énergie et de violence ; à l’image de la pochette. Tout ne demande qu’à exploser, chaque titre semble rivaliser avec le précédent.

Le morceau phare, Overkill est complètement furieux. Cinq minutes déjantées de solos inoubliables, aux paroles absurdes ; le tout recouvert d’une volonté des musiciens de triompher. C’est un gros roulement des mécaniques : ils étalent leur force. Ce titre est devenu une légende en concert, où il prend une allure guerrière : batterie martelée, vibrations telluriques de la basse et avec le célèbre avion qui a suivit le groupe en tournée : tournoyant au-dessus de la scène, flamboyant de projecteurs. Le bombardier fait la renommée de Motörhead dans toute l’Europe.

Sur des B-Sides d’Overkill, ou sur les rééditions, on peut trouver le célèbre morceau Too Late Too Late, une version instrumentale de Tear Ya Down (si je ne me trompe, le seul instru du groupe) et deux versions de la reprise de Louie, Louie morceau très en vogue à l’époque.

Le son ajouté à la violence et à la rapidité extrême ont fait de Motörhead les précurseurs des styles trash, heavy et speed metal. A l’époque on qualifie le trio de « groupe le plus bruyant ».

Overkill propulse Motörhead sur le devant de la scène hard. Lemmy, Eddie et Phil peuvent acheter un petit appart dans Londres. Leurs tournées s’internationalisent.
Et quelque part, en 1979, un petit Lars Ulrich écoute ce disque et se dit « moi aussi je ferais bien de la musique ».
Metallica commencera sa carrière en faisant des reprises des morceaux d’Overkill. Et quoi qu’on pense de la voix de gravier de Lemmy, elle passe bien mieux que celle d’Hetfield sur ce genre de morceau (c.f. Garage Inc).

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