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Nothing | chronique

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chronique Nothing

album  : Nothing
groupe : Meshuggah
sortie   : 2002

+ chronique Meshuggah
01- Stengah
02- Rational Gaze
03- Perpetual Black Second
04- Closed Eye Visuals
05- Glints Collide
06- Organic Shadows
07- Straws Pulled At Random
08- Spasm
09- Nebulous
10- Obsidian


Rien à voir  par  Ventoline

Meshuggah c'est comme les Pink Floyd, ça n'a rien à voir. Avec rien. Du genre j't'invente un nouveau genre musical l'espace d'une vingtaine d'années, puis après ça va y aller de son influence déclarée dans les interviews de musicos sans que personne reprenne le flambeau. Ou bien ceux qui tenteront serons taxés de copitage indécent aggravé de talent déficitaire, parce que les groupes originels tapent dans un registre tellement personnel qu'il leur appartient, et qu'il crèvera manifestement avec eux.
On va pas leur sucer la bite non plus tel des self made gods, ils sont bien les fistons de leur époque. Leur musique se révèle juste un alliage déglingué et génial sur le court terme.
Meshuggah ne sera jamais tributaire d'une aussi imposante légende que les Pink Floyd, mais ça c'est de la politique. L'important c'est qu'une fois convaincu vous mourrez pour eux du C4 dans le slip, le couteau à la gorge.

Alors Meshuggah qu'est-ce donc ?
Un gros mélange dégueulasse d'indus, de jazz, et de death. C'est comme ça que je le vois, après on peut faire des combats d'infirmes sur les genres.
Meshuggah c'est la machine à laver par excellence; une musique à la fois mentale dans son exécution froide et mathématique, et organique dans son viol systématique des neurones auditifs pris dans une dynamique tarée de groove industriel martial et embrigadant. Ça rentre par tous les trous et ça vous tord le cervelet comme une éponge.

Nothing donc, à la base mon album favori; au centre de leur évolution entre un passé inventif et jazzy et un futur de maintenant gravement nihiliste et bourré de guitares basses à huit cordes terrasseuses de tympans. Ce bel album a donc bénéficié d'un rebranlage partiel en studio pour adhérer au mieux aux volontés du groupe, poussé par l'urgence à accoucher du premier jet dans la douleur.

Alors c'est mieux ? Je sais pas, je pousse l'idolâtrie jusqu'à conférer à Nothing 1 et Nothing 2 le statut de double lecture. Bien rond et rentre dedans, Nothing 1 bourre le mou avec joie et sans concession. Nothing 2 retouche subtilement le son et lui donne une dimension plus éparse et hallucinogène que jamais. Le sentiment d'être pénétré par les fesses sur toutes les champs de l'onde sonore est à présent indubitable, méritant plus que jamais le slogan auto proclamé de swedisch audio drug. L'image de la pochette me semble violemment idoine.

Il y a la musique qu'on écoute, qui vous diverti l'esprit et qu'on vois venir... Et la musique qui vous écoute, le doigt posé sur l'accélérateur de la boite à globule qui vous fait vivre. Ça vient des tripes, ça vient du cul, il faut écouter sans discuter et sans penser, ça vous laisse tout pantois, épuisé limite essoré d'avoir été pris dans cette dynamique de machine de chantier. Et Nothing 2 est un chef d'oeuvre dans le domaine, une catharsys nerveuse au son ultra lourd et clair, dont vous saisirez toute les nuances pénétrantes de rythmes et de mélodies syncopée.

Un truc incontournable et culte, mais tellement insidieusement insensé et manifestement agressif que beaucoup louperont le train, se privant du plaisir incroyable d'arriver à caler son cerveau au centre de cette horreur musicale et d'y rester. Avant de dormir quelques heures, parce ça fatigue pfioou.

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