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Nevermind | chronique

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chronique Nevermind

album  : Nevermind
groupe : Nirvana
sortie   : 1991

+ chronique Nirvana
01- Smells Like Teen Spirit
02- In Bloom
03- Come As You Are
04- Breed
05- Lithium
06- Polly
07- Territorial Pissings
08- Drain You
09- Lounge Act
10- Stay Away
11- On A Plain
12- Something In The Way
13- Endless, Nameless


L'album d'une génération  par  jc..0

En un sens Nevermind de Nirvana est une vraie claque !
Si on devait résumer Nirvana en un album ce serait celui-ci. On y retrouve tout ce qui fait Nirvana légendaire : la rage, la déprime, la mélancolie, la violence brute, la puissance décibèlisée.
L’album regroupe ainsi les deux éléments constitutifs de Nirvana : la rage éléctrique et hurlante et le pessimisme acoustique et plus éraillée.
Tout commence par une chanson qui serait anodine si aujourd’hui, elle n’était pas pour toute une génération le symbole d'un groupe : Smells Like Teens Spirit.
Tout le monde connaît le premier riff de cet album. C’est un de ces riffs mythique que tout le monde reconnaît à l’oreille. Une sorte de marque de fabrique que Nirvana, sans le savoir a imposé. Mais c’est surtout la chanson de Nirvana où tout se déchaîne dans un contexte parfaitement bien dosé. La batterie est brutale (n’oublions pas que pour cet album notre Dave, loin de son calme actuel, avait défoncé à l’époque trois batteries), Krist nous offre une performance plus que correcte et la voix de Kurt plus éraillée que jamais se pose comme un cri déchiré d’une jeunesse en souffrance. Les paroles sont "cobainienne" (un consensus entre paroles sérieuses et mots posés juste pour la rime… qui donne parfois un mélange cocasse). Bref tout un symbole pour la jeunesse de l’époque.
Le second morceau mythique de l’album qui fera comme Smells Like Teen Spirit, vibrer les auditeurs ado de Kurt Cobain est Come As You Are. Cette balade de Nirvana est courte et bien écrite. Les paroles sont simples posées, évocatrices pour une jeunesse qui se sent rejetée dans le monde de ce début de décennie qui change à vitesse grand V. Pour la première fois elle est invitée telle qu’elle est, sans à priori « Come as you are, as a friend, as an old ennemy […] and I swear I don’t have a gun ». Sans reprendre une phrase de radio Londres pour la première fois un chanteur paumé parle à des jeunes tout aussi paumés et tente de les rassurer en les accueillant. Come As You Are est tendue comme une longue plainte monocorde presque acoustique sans le refrain.
Nevermind se résume à cela : une alternance systématique entre ces deux pôles :

- Le coté Rage est alimenté par In Bloom, Breed, Lithium, Territorial Pissings, Drain you, Lounge Act, Stay Away. Il est incroyable de retrouver d’ailleurs à l’intérieur de ces morceaux plus violents les deux extrêmes du grunge. D’une part un grunge plus "PearlJamien", où la guitare acoustique reste le fond essentiel malgré une saturation électrique et vocale. L’acoustique semble ainsi dominer l’ensemble, on la retrouve souvent dans l’intro et les couplets comme dans Lithium ou Drain You. Puis on trouve un grunge plus dur et rythmé où l’on se contente plus de faire du bruit qu’autre chose. On trouve alors une batterie dynamique et une voix plus aigüe et saturée que jamais accompagnée d’une basse forte et d’une guitare électrique plus qu’aiguë et saturée (cf. Stay Away)

- Le coté Pessimiste et acoustique est assumé par de drôles de balades. Dans ces chansons acoustiques on trouve la torpeur d’une lourdeur de vivre (Something In the Way), une petite chronique sur le viol (Polly) et On a Plain, un peu plus rageur qui mériterait d'être classée dans la rage mais qui est trop mélancolique pour y être.

En conclusion : en toute objectivité, Nevermind n’est pas un chef d’œuvre instrumental. Loin de là. Nirvana n’est pas un groupe de virtuoses. Cependant, Nevermind reste tout de même un album culte pour deux raisons :

- Parce que c’est dans cet album que le fantôme de Nirvana hante sa propre musique. Jamais on ne retrouvera un album de ce groupe aussi grunge et autant porté sur par le collectif Nirvana lui-même en studio. In Utero le dernier album étant plus l’album de Kurt que celui du groupe.
Bref il est l’apogée studio du groupe. En clair Nevermind = Nirvana

- Parce que c’est incontestablement l’album d’une génération désœuvrée et en conséquence le meilleur reflet de l’adolescence.
Voilà sur ces quelques mots je vais aller me le réécouter pour la 90 ème fois depuis que j’écris ce modeste texte…

bonus : pourquoi le titre Nevermind ? Aucune chanson de la playlist ne porte ce titre ou n’y fait allusion. En réalité c’est un hommage à Nevermind the Bollock des Clashs dont Kurt Cobain était admiratif.

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