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10,000 Days | chronique

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chronique 10,000 Days

album  : 10,000 Days
groupe : Tool
sortie   : 2006

+ chronique Tool
01- Vicarious
02- Jambi
03- Wings For Marie (Pt 1)
04- 10,000 Days (Wings Pt 2)
05- The Pot
06- Lipan Conjuring
07- Lost Keys (Blame Hofmann)
08- Rosetta Stoned
09- Intension
10- Right In Two
11- Viginti Tres


Plus tribal et toujours aussi sombre : du pur Tool  par  Bla3

Loin de l'habituel format radio des chansons impliquant couplet-refrain-couplet-refrain-solo-refrain encastrée en moins de 4 minutes, voilà Tool avec leur nouvel album qui, paradoxalement à l'impopularité d'un tel style se met déjà en tête des charts de nombreux pays.
Inutile de dire que ce septième opus s'est fait attendre.
Cinq ans avant de sortir !
Entre temps, les side-projects de Tool fleurissent avec en tête A Perfect Circle et The Melvins. Pas très rassurant d'autant plus qu'une rumeur court sur le fait que le nom de cet album serait en fait le nombre de jours qu'il faut attendre avant la sortie de son successeur, soit 27 ans, 4 mois et 20 jours... D'abord la pochette: un triple visage avec plein d'yeux partout. Je ne sais pas mais la coiffe et la forme du visage on l'air un peu amérindien. Cet album serait-il plus tribal que les autres ? Et puis cette lueur dans les yeux ?
Bon, stop la parlotte, place à la musique, piste par piste :

Vicarious
Ce morceau commence avec un duo en arpège de guitare et de basse, break et là on a droit à une voix changée, un peu chuchotée, qui met encore plus en avant le coté sombre de la musique et des paroles. Dans l'ensemble, cette chanson à un rythme un peu "marteleur" notamment grâce à une batterie qui se fait plus perfectionné et qui intègre cette fois la double pédale, à moindre mesure, certes, mais bien intégré à l'ambiance. Chapeau pour le changement de chant sur la dernière strophe qui passe comme une vibration entre les oreilles. Cette chanson est la plus "accessible" de l'album. Intelligente, légèrement engagée mais émotionnellement sans faille.

Jambi
Une chanson un peu linéaire dans l'ensemble. Elle garde un peu le même rythme mais garde une particularité: Elle nous fait croire que le changement de rythme peut intervenir dans l'instant, mais ne le fait pas. Puis, un petit sursaut intervient, on se soulève, mais ce n'est pas ce qu'on croyait, car elle nous prend à revers ou mieux, construit des ponts qui ne font que revenir à la même rive. Je dit bien que c'est la chanson car ce n'est pas humain qu'on puissent autant jouer avec nos nerfs, mais malgré cela on aime ça, malgré l'oppression de la chanson dont on se relève a peine. Le fait de faire croire que le changements arrivera, mais ne la fait pas est bien une signature de Tool sauf que cette fois, c'est vraiment la limite.

Wings for Marie (part. 1)
Anesthésiante de bonheur. Je pourrait disserter des heures sur la beauté de la guitare, malgré la sa simplicité, l'emplacement de chaque note de basse qui se joue en tout beauté, la batterie qui fait aussi percussions, le chant légèrement conté, un peu comme une histoire ou un discours à une entité de la part d'une autre entité, sûrement divine. Ici, ce sont des anges qui se font face. Cette douceur dans la voix est des plus... je ne trouve pas d'adjectif pour définir en même temps rassurant et effrayante, menaçante et apaisante. A noter, une autre montée sans crier gare qui se termine tout aussi rapidement sinon plus. Appelons cette manie de cassure et de progressivité "breaktool". Nous risquons de rencontrer ça plusieurs fois par la suite.

10.000 Days (part. 2)

La suite de Wings for Marie qui continue sur le même ton, un peu plus feutrée grâce à une basse hypnotisante . Cette chanson intègre toujours le même chant sauf qu'il est plus déterminé, plus dur, effet renforcée grâce à l'instrumental et aux samples (nouveauté) de pluie orageuse. On se retrouve coincé dans notre lit, notre chaise, par terre, dans un coin à écouter le morceau le plus abouti de cette album. Le tempo augmente tout doucement ainsi que le chant couplé à des choeurs sublime, ralentit légèrement, accélère , Breaktool! Les instruments se rallient à merveille, comme si la guitare, la basse, la batterie et le chant était des spirales individuelles allant à leurs guise qui se rassemblent et malgré tout entendement, se marient parfaitement. Si doux mais si agressive, atmosphérique mais oppressive. Les petites poussée d'adrénaline continuent toujours, mais se calment vers la fin pour se transformer en fluide apaisant dans tout le corps. Magnifique.

The Pot
Ce morceau commence par un chant en accapela (mais quel chant!!). L'intonation change, les instruments et leurs effets laissent prévoir une explosion qui arrive mais... breaktool!! On ne s'y habitue pas, décidément. Très péchu mais aussi un peu mollasson (allez savoir comment ils font...), ce titre vous fera chanter, mais dépité de ne pas pouvoir un jour égaler Maynard Keenan, vous ne ferez pas de geste malheureux car cet album est loin d'être terminé... A écouter d'urgence!!

Lipan Conjuring
Un interlude fait, apparemment, de chant très certainement amérindien. Peut- être une prière. Conjuration de sort? Ce qui est étrange, c'est qu'on reconnaît la voix de Maynard un peu déformé qui crie la même chose que les chants par moments. C'est d'autant plus poignant que la voix parait en plein délire dans les quelques mots qui apparaissent la deuxième fois, comme une transe.

Lost Keys (Blame Hofmann)
Cet effet, dans un premier temps étrange et légèrement douloureux, se met à nous transporter ailleurs coupler à des notes de guitare décharnée mi-éveillées, mi-endormies. Un peu comme un rêve qui transperce le crâne lors d'un réveil lourd. La conversation qui suit après se présente un peu comme des lambeaux de souvenirs. On entend des halètements. Aucun doute, nous sommes dans un hôpital, le médecin et l'infirmière parlent entre eux alors que nous revenons d'une douloureuse expérience. Cela se termine sur un "Montrez moi tout" que le médecin nous lance.

Rosetta Stoned
Suite de Lost Keys, ce morceau se présente somme un cauchemar qu'on vivrait fait de souvenirs et d'images douloureuses. Emotionnellement, c'est hors du commun: douleur, oppression, mal-être... pourtant, c'est libérateur, salvateur. Après un court moment, on sait, on vit, pour l'éternité. Musicalement, c'est toujours la même symbiose au niveau des instruments, les fameux "breaktools". Cette chanson tourne dans notre tête avec un chant toujours aussi obscure et intelligent. C'est beaucoup trop difficile à résumer en quelques mots car ce la reviendrait à résumer l'Enfer dans un briquet. Interminable, progressive, intelligente, émotionnelle. je renonce...

Intension
Chanson rêveuse, atmosphérique, située quelque kilomètre là-haut, vers les nuages. On vole avec eux après s'être lourdement réveillé d'un "Rosetta Stoned" lourd de sens et d'émotion. Intégrant des percussions, ce morceau est celui qui représente le mieux ce coté atmosphérique de cet album, rappelant un peu "Disposition" présente dans Lateralus. Un pur moment de bonheur.

Right In Two
Un peu dans la continuité atmosphérique avec percus de "Intension", ce morceau est légèrement plus poignant à cause d'une voix sombre, un peu amusée qui se joue de nos esprits humains. Toujours ces même breaktools dont on ne se lasse pas, mais cette fois, on à droits à un break dans le tempo en bonne et due forme avec pont et tout et tout précédé par une accélération de rythme dans les percus. Cette montée d'adrénaline se trouve un peu érodée et se met à roder autour de nous et l'envol nous prend, avant de redescendre doucement au léger rythme des instruments dans la symbiose parfaite est à saluer plus d'une fois.

Viginti Tres
Un outro comme il se doit, qui, après qu'on ait plané à plusieurs lieux de la terre, nous fait descendre plus bas que terre tout doucement à cause d'un rythme saccadée qui se fait de plus en plus insistant, des effets qui rappellent un peu Ions et Third Eye. Cette descente est là pour annuler de reprendre pied sur terre après une expérience plus que jouissive, une annulation par la négativité.

Au final, une expérience des plus jouissive.
Musicalement, la progressivité, les "breaktool", et la symbiose parfaite des instruments font de cet album un bijou à explorer jusqu'au moindre recoin. Emotionnellement, un pur joyau dont seul Tool est capable d'en faire. En jetant un coup d'oreille à leur discographie, on ne peut que saluer cette progression faite depuis leur démo en 1991, progression que beaucoup de groupes ont essayé de faire, et qui a signé leurs arrêts de mort. Individuellement, la progression du batteur est sentie à fleur de peau ainsi que celle du chanteur. La pair guitare/basse n'avait déjà rien à prouver à personne mais là...
Toujours aussi inclassable, Tool signent un album qui font d'eux des dieux indélogeables. A écouter quelque soit le style de prédilection, d'une oreille attentive et intelligente, et on ré-écouterait bien Aenima et Lateralus.

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