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ZONEMETAL + Motherfuckers since 2004 +
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ventoline Serpent Nécrophage

Inscrit le: 16 Mai 2004 Messages: 2533
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Posté le: Mar Juin 22, 2004 11:06 pm Sujet du message: Branlette de mots |
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On a tous des paroles, une citation, voir même un poême (voui voui), qui nous a marqué au point qu'on s'en souvienne encore..
C'est d'opeth :
-To rid the disease-
There's nobody here, there's nobody near
I try not to care, dead eyes always stare
Let these matters be, don't trust what you see
Take hold of your time, step into the line
There's innocence torn from its maker
And stillborn, the trust in you
This failure has made the creator
So would you tell him what to do
Leave your mark upon the head of someone
Who'll cry for his state, we know it's too late
I turn round to see what was meant to be
Faint movement release to rid the disease
-----
Pis Baudelaire aussi je l'aime bien:
-L'enemi-
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage
Traversé çà et là par de brillants soleils;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur?
- O douleur! ô douleur! Le temps mange la vie.
Et l'obscur ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie!
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Balancez la purée les poêtes :p ! |
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Doc Chroniqueur Officiel

Inscrit le: 23 Juin 2004 Messages: 2861 Localisation: Ermont (95)
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Posté le: Jeu Juin 24, 2004 12:48 pm Sujet du message: Victor Hugo |
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Un piti poème de Victor Hugo
"Tu viens d'incendier la Bibliothèque ?
- Oui. J'ai mis le feu là.
- Mais c'est un crime inouï !
Crime commis par toi contre toi-même, infâme !
Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme !
C'est ton propre flambeau que tu viens de souffler !
Ce que ta rage impie et folle ose brûler,
C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage
Le livre, hostile au maître, est à ton avantage.
Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.
Une bibliothèque est un acte de foi
Des générations ténébreuses encore
Qui rendent dans la nuit témoignage à l'aurore.
Quoi! dans ce vénérable amas des vérités,
Dans ces chefs-d'oeuvre pleins de foudre et de clartés,
Dans ce tombeau des temps devenu répertoire,
Dans les siècles, dans l'homme antique, dans l'histoire,
Dans le passé, leçon qu'épelle l'avenir,
Dans ce qui commença pour ne jamais finir,
Dans les poètes! quoi, dans ce gouffre des bibles,
Dans le divin monceau des Eschyles terribles,
Des Homères, des jobs, debout sur l'horizon,
Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison,
Tu jettes, misérable, une torche enflammée !
De tout l'esprit humain tu fais de la fumée !
As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? Le livre est là sur la hauteur;
Il luit; parce qu'il brille et qu'il les illumine,
Il détruit l'échafaud, la guerre, la famine
Il parle, plus d'esclave et plus de paria.
Il est ton médecin, ton guide, ton gardien.
Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l'ôte.
Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute !
Le livre est ta richesse à toi ! c'est le savoir,
Le droit, la vérité, la vertu, le devoir,
Le progrès, la raison dissipant tout délire.
Et tu détruis cela, toi !
- Je ne sais pas lire."
et une citation de Woody Allen : "Si je fais aussi bien l'amour c'est parce que je me suis longtemps entraîné tout seul" _________________ Votre ADN s'il vous plaît.
http://philo.lapin.org |
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nono_is_back Addict !

Inscrit le: 17 Juin 2004 Messages: 231 Localisation: Canada!!!
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Posté le: Jeu Juin 24, 2004 1:00 pm Sujet du message: |
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pas mal les gens. Comme quoi les métalleux ne sont pas que des abrutis qui écoutent de la musique violente en buvant de la bière et en secouant leurs longs cheveux gras...  _________________ Le v?ritable pouvoir n'est pas le fait que que tu fasses que les choses arrivent comme tu veuilles qu'elles arrivent, mais que tu fasses que les choses arrivent telles qu'elles doivent arriver. |
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ventoline Serpent Nécrophage

Inscrit le: 16 Mai 2004 Messages: 2533
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Posté le: Jeu Juin 24, 2004 3:18 pm Sujet du message: |
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Joli texte Doc.
Une petite pelleté de mes préférées de Woody Allen:
-Ce n'est pas que j'ai peur de la mort mais je préfère ne pas être là quand ça arrivera
-J'avais une balle dans la poche, quelqu'un m'a jeté la Bible, la balle m'a sauvé la vie.
-Si Dieu existe, j'espère qu'il a une bonne excuse.
-L'avantage d'être intelligent, c'est qu'on peut toujours faire l'imbécile, alors que l'inverse est totalement impossible.
-Le loup et l'agneau peuvent coucher côte à côte, mais l'agneau ne dormira pas bien.
-Le doute me ronge. Et si tout n'était qu'illusion ? Si rien n'existait ? Dans ce cas, j'aurais payé ma moquette beaucoup trop cher.
-Est-il meilleur d'aimer ou d'être aimé ? Ni l'un ni l'autre si notre taux de cholestérol excède 5,35.
- Evidemment, la science nous a appris à pasteuriser le fromage. Mais quid de la bombe à hydrogène ?
- L'homme est une créature prédestinée à exister dans son époque, même si ce n'est pas là qu'on rigole le plus.
-La vie n'imite pas l'art, elle imite la mauvaise télévision.
- La vie n'a aucun but. Rien n'est durable. Même les oeuvres de Shakespeare disparaîtront quand l'univers se désintégrera.
-L'univers n'est jamais qu'une idée fugitive dans l'esprit de Dieu - pensée joliment inquiétante, pour peu que vous veniez d'acheter une maison à crédit.
- L'être humain a précédé l'Infini, même s'il n'est pas encore muni de toutes les options.
-Je hais la réalité mais c'est quand même le seul endroit où se faire servir un bon steak.
- Mieux vaut ne pas trop penser. Se reposer davantage sur le corps : il est plus digne de confiance.
- L'homme exploite l'homme et parfois c'est le contraire.
-Vous vous faites analyser ?
Oh, depuis quinze ans seulement. Encore un an, et après j'essaie Lourdes.
-Pour vivre centenaire, il faudrait abandonner toutes les choses qui donnent envie de vivre centenaire.
- La plupart du temps, je ne rigole pas beaucoup. Et le reste du temps je ne rigole pas du tout.
-J'ai des questions à toutes vos réponses. |
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am Newby

Inscrit le: 24 Juin 2004 Messages: 11 Localisation: Noisy le roi
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Posté le: Jeu Juin 24, 2004 8:46 pm Sujet du message: |
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Les Litanies de Satan de Baudelaire
O toi, le plus savant et le plus beau des Anges,
Dieu trahi par le sort et privé de louanges,
O Satan, prends pitié de ma longue misère!
O Prince de l'exil, à qui l'on a fait tort,
Et qui, vaincu, toujours te redresses plus fort,
O Satan, prends pitié de ma longue misère!
Toi qui sais tout, grand roi des choses souterraines,
Guérisseur familier des angoisses humaines,
O Satan, prends pitié de ma longue misère!
Toi qui, même aux lépreux, aux parias maudits,
Enseignes par l'amour le goût du Paradis,
O Satan, prends pitié de ma longue misère!
O toi qui de la Mort, ta vieille et forte amante,
Engendras l'Espérance, - une folle charmante!
O Satan, prends pitié de ma longue misère!
Toi qui fais au proscrit ce regard calme et haut
Qui damne tout un peuple autour d'un échafaud,
O Satan, prends pitié de ma longue misère!
Toi qui sais en quels coins des terres envieuses
Le Dieu jaloux cacha les pierres précieuses,
O Satan, prends pitié de ma longue misère!
Toi dont l’œil clair connaît les profonds arsenaux
Où dort enseveli le peuple des métaux,
O Satan, prends pitié de ma longue misère!
Toi dont la large main cache les précipices
Au somnambule errant au bord des édifices,
O Satan, prends pitié de ma longue misère!
Toi qui, magiquement, assouplis les vieux os
De l'ivrogne attardé foulé par les chevaux,
O Satan, prends pitié de ma longue misère!
Toi qui, pour consoler l'homme frêle qui souffre,
Nous appris à mêler le salpêtre et le soufre,
O Satan, prends pitié de ma longue misère!
Toi qui poses ta marque, ô complice subtil,
Sur le front du Crésus impitoyable et vil,
O Satan, prends pitié de ma longue misère!
Toi qui mets dans les yeux et dans le cœur des filles
Le culte de la plaie et l'amour des guenilles,
O Satan, prends pitié de ma longue misère!
Bâton des exilés, lampe des inventeurs,
Confesseur des pendus et des conspirateurs,
O Satan, prends pitié de ma longue misère!
Père adoptif de ceux qu'en sa noire colère
Du paradis terrestre a chassés Dieu le Père,
O Satan, prends pitié de ma longue misère! _________________ with the four horsemen ride or choose your fate and die |
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PoC Master of puppets

Inscrit le: 16 Mai 2004 Messages: 6636 Localisation: Paris
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Posté le: Jeu Juin 24, 2004 9:03 pm Sujet du message: |
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Désolé je vais pas être très original mais je crois que notre ami Charles fais l'unanimité...
Ventoline m'a doublé ! j'aurai bien mis L'ennemi mais bon je vais mettre mon second favoris :
Une Charogne
Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,
Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.
Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;
Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.
Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.
Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.
Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.
Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Épiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.
Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !
Oui ! telle vous serez, ô reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses.
Moisir parmi les ossements.
Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés ! _________________ Tu la sens cette bonne odeur de fitness ?!
© € ™ $ - phrases cultes |
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ventoline Serpent Nécrophage

Inscrit le: 16 Mai 2004 Messages: 2533
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Posté le: Ven Juin 25, 2004 4:04 pm Sujet du message: |
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Sortez l'abshinte! |
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nono_is_back Addict !

Inscrit le: 17 Juin 2004 Messages: 231 Localisation: Canada!!!
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Posté le: Sam Juin 26, 2004 11:52 pm Sujet du message: |
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une petite citation qui me retraverse l'esprit :
"La femme est tellement fourbe qu'on ne peut pas croire le contraire de ce q'uelle nous dit"
(sans aucune considération misogyne bien entendu ) _________________ Le v?ritable pouvoir n'est pas le fait que que tu fasses que les choses arrivent comme tu veuilles qu'elles arrivent, mais que tu fasses que les choses arrivent telles qu'elles doivent arriver. |
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Womble Philosophe des bas quartiers

Inscrit le: 05 Juil 2004 Messages: 800
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Posté le: Mar Juil 06, 2004 1:27 am Sujet du message: |
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Un de mon poéte à tout autre préféré...:
Vénus anadyomène
Comme d'un cercueil vert en fer-blanc, une tête
De femme à cheveux bruns fortement pommadés
D'une vieille baignoire émerge, lente et bête,
Avec des déficits assez mal ravaudés ;
Puis le col gras et gris, les larges omoplates
Qui saillent ; le dos court qui rentre et qui ressort ;
Puis les rondeurs des reins semblent prendre l'essor ;
La graisse sous la peau paraît en feuilles plates ;
L'échine est un peu rouge, et le tout sent un goût
Horrible étrangement ; on remarque surtout
Des singularités qu'il faut voir à la loupe...
Les reins portent deux mots gravés : Clara Venus ;
- Et tout ce corps remue et tend sa large croupe
Belle hideusement d'un ulcère à l'anus.
27 juillet 1870.
---> Arthur Rimbaud
Et... aller, il est connu mais il est trippant :
L'Idole, Sonnet du Trou du Cul
Obscur et froncé comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d'amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu'au coeur de son ourlet.
Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s'aller perdre où la pente les appelait.
Mon Rêve s'aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.
C'est l'olive pâmée, et la flûte caline,
C'est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos !
Albert Mérat
P.V - A.R.
Arthur Rimbaud
Là c'était la spéciale Rimbaud avec ses aspects Trash....
Si vous en avez d'autres ou encore des à vous, n'hésitez pas à nous les faire partager ! _________________ I see faith in your eyes... lalaaaa |
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nono_is_back Addict !

Inscrit le: 17 Juin 2004 Messages: 231 Localisation: Canada!!!
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Posté le: Jeu Sep 02, 2004 10:02 pm Sujet du message: |
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Waouh Womble je ne te connaissais pas une ame aussi poetique ... c'est tout simplement charmant... d'ailleurs je vais l'envoyer au ministere de l'education pour que ca entre sur les listes de poemes de 1ere  _________________ Le v?ritable pouvoir n'est pas le fait que que tu fasses que les choses arrivent comme tu veuilles qu'elles arrivent, mais que tu fasses que les choses arrivent telles qu'elles doivent arriver. |
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Napalm Pr0nzo Masta

Inscrit le: 21 Oct 2004 Messages: 66 Localisation: Paris, France
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Posté le: Jeu Oct 21, 2004 6:38 pm Sujet du message: |
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PoC a écrit: | Désolé je vais pas être très original mais je crois que notre ami Charles fais l'unanimité...
Ventoline m'a doublé ! j'aurai bien mis L'ennemi mais bon je vais mettre mon second favoris :
Une Charogne
Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,
Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.
Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;
Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.
Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.
Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.
Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.
Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Épiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.
Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !
Oui ! telle vous serez, ô reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses.
Moisir parmi les ossements.
Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés ! |
Repris par Necromantia, excellent groupe de black metal grec. _________________ Dark side for ever !!! |
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ventoline Serpent Nécrophage

Inscrit le: 16 Mai 2004 Messages: 2533
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Posté le: Jeu Oct 21, 2004 7:13 pm Sujet du message: |
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Il est vrai que ça se prête bien au black.
Du baudelaire metal
Taken from nofrag, trois textes qui payent leur chatte:
"Cette douleur plantée en moi comme un coin, au centre de ma réalité la plus pure, à cet emplacement de la sensibilité où les deux mondes du corps et de l'esprit se rejoignent, je me suis appris à m'en distraire par l'effet d'une fausse suggestion.
L'espace de cette minute que dure l'illumination d'un mensonge, je me fabrique une pensée d'évasion, je me jette sur une fausse piste indiquée par mon sang. Je ferme les yeux de mon intelligence, et laissant parler en moi l'informulé, je me donne l'illusion d'un système dont les termes m'échapperaient. Mais de cette minute d'erreur il me reste le sentiment d'avoir ravi à l'inconnu quelque chose de réel. Je crois à des conjurations spontanées. Sur les routes où mon sang m'entraîne, il ne se peut pas qu'un jour je ne découvre une vérité"
Extrait de "l'ombilic des limbes" d'Antonin Artaud.
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"Je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être heureux. Je n’ai reçu en héritage ni dieu, ni point fixe sur la terre d’où je puisse attirer l’attention d’un dieu : on ne m’a pas non plus légué la fureur bien déguisée du sceptique, les ruses de Sioux du rationaliste ou la candeur ardente de l’athée. Je n’ose donc jeter la pierre ni à celle qui croit en des choses qui ne m’inspirent que le doute, ni à celui qui cultive son doute comme si celui-ci n’était pas, lui aussi, entouré de ténèbres. Cette pierre m’atteindrait moi-même car je suis bien certain d’une chose : le besoin de consolation que connaît l’être humain est impossible à rassasier.
En ce qui me concerne, je traque la consolation comme le chasseur traque le gibier. Partout où je crois l’apercevoir dans la forêt, je tire. Souvent je n’atteins que le vide mais, une fois de temps en temps, une proie tombe à mes pieds. Et, comme je sais que la consolation ne dure que le temps d’un souffle de vent dans la cime d’un arbre, je me dépêche de m’emparer de ma victime.
Qu’ai-je alors entre mes bras ?"
"Notre besoin de consolation est impossible à rassasier" de Stig Dagerman
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Ou la victoire du rationalisme sur l'indigence d'une certaine pensée religieuse, via moult métaphores pleines de sens.
Alors que le vil empereur noir se ballade en ville, un bougre de basse extraction tente de troubler l'ordre naturel en levant la main sur lui. Aisément contré, celui ci se prépare à souffrir la punition qui lui revient lorsque un proche de l'empereur interfère. Convaincu de navrants principes, il presse notre homme d'épargner le malheureux, invoquant son pardon.
Voici la réplique de la raison:
"Cet être misérable m'importune, et tu voudrais que je lui tende la main ? Mais qu'aurais-je à en retirer ?
Oh ne te méprends pas sur mon égoïsme ! En agissant ainsi à ma place, tu ne ferais que satisfaire un idéal que je ne peux m'offrir; et me forcer à le suivre ferait de toi le plus grand égoïste en cette affaire.
Il ne tenait qu'à toi d'interférer avec le juste retour des choses en repoussant cette créature sur ton chemin aveugle, puisque c'est elle même qui l'a enfreint la première.
Et je t'en prie, n'argue pas sa faiblesse, c'est la pire des causes et la plus méprisable excuse."
Sur ce, l'empereur noir empale les deux hommes sur son épée. .
Dernière édition par ventoline le Sam Juin 25, 2005 3:17 pm; édité 2 fois |
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PoC Master of puppets

Inscrit le: 16 Mai 2004 Messages: 6636 Localisation: Paris
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Posté le: Jeu Oct 21, 2004 7:54 pm Sujet du message: |
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Napalm a écrit: | Repris par Necromantia, excellent groupe de black metal grec. |
C'est du bon ça!
Je vais checker cette magnifique chose au plus vite  _________________ Tu la sens cette bonne odeur de fitness ?!
© € ™ $ - phrases cultes |
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ventoline Serpent Nécrophage

Inscrit le: 16 Mai 2004 Messages: 2533
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Posté le: Sam Juin 25, 2005 3:14 pm Sujet du message: |
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With Ravenous Hunger
Who made deceit into the ultimate award?
Who told you, you're not poisoned?
I see the snake coiling inside you
I see the venom in your eyes
You can't stab me, or even touch me
You can't betray me, it's just an illusion
I built the pain inside you
I spawned the snake
It will gradually tear you apart
It will eat you from inside
No longer sweet revenge
No longer emotional triumph
Pity you, led to believe (in own willpower)
Pity you, (resting) on withered laurels
Can't you see, the world's on fire...
Can't you feel, you're getting burnt!
There's a day coming, for me to rip and to rape
There's a winter coming, for you to be swallowed
Swallowed by emotional cold
Swallowed by a power much greater than yourself
Who made deceit into the ultimate award?
Who told you, you're not poisoned?
I see the snake coiling inside you
I see the venom in your eyes
You can't stab me, or even touch me
You can't betray me, it's just an illusion
I built the pain inside you
I spawned the snake
Prime Evil Renaissance
He would kill the whitedraped men
He would kill all holly men
He would kill the powers in control
to waste these jokers in this pathetic game
He would choke the sleaze pig
He would shepherd the sheep off the cliff
He would crush all organs of speech
to start the process of renewal
He would avenge the dead
He would crave divine protection
He would sing the songs of darkness
to call upon it to manifest
He would "mirror" himself in the tundra frost
He would rape its virtue
He would disable its ways of hurting him
to give him that advantage
This would be the way of the misanthrope
in order to create you must destroy
We would greet the nuclear morning mist
We would smile at all life dying
We would cherish each and every moment
and celebrate the return of Sin
We would bow to the planet's Iconoclast
we would march under the flag of Dominion and Hate
we would burn all conspirators
and their works with'em
We would reveal the only truth
we would make them really sorry
we would show them Sovereignty in true fashion
and then be a reflection of their loss
We would soak up the last joys of our lives
we would Hail that grotesque destiny we would walk on the last glory
and hope for blessing to come |
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Doc Chroniqueur Officiel

Inscrit le: 23 Juin 2004 Messages: 2861 Localisation: Ermont (95)
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Posté le: Dim Juin 26, 2005 12:33 am Sujet du message: |
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Sympa le deuxième.
Un petit extrait d'un dialogue de théâtre de Matéi Visniec ( un Roumain, je vous le dis, parce que je pense que ce texte est une métaphore du communisme ), que j'ai difficilement abrégé pour ne pas faire un post trop long ( le retour à la ligne veut dire que j'ai supprimé des phrases ) :
"Regardez-vous, comme vous aimez acheter de la viande ! Du porc, du veau, du poisson, des escargots, des volailles, tout est bon pour votre corps de chair. Nous ne sommes que de la chair qui digère de la viande.
Nous vivons dans un univers de chair. Je n'ai aucun doute là dessus. Tout est chair.
Enfant, j'aimais déjà regarder les étalages des boucheries. La vue de la viande crue, encore fraîche, a déclenché mes premiers orgasmes.
Mais quand est-ce que j'ai mordu pour la première fois, en mangeant un steak haché flanqué à même la table, la table même ? Cela a dû arriver peu après la nuit où ma femme a disparu inexplicablement de son lit.
J'ai senti d'un coup que j'étais entouré de viande. Et que tout ce qu'on peut toucher n'est que les membranes d'un estomac géant qui nous contient. J'ai gouté, oui, j'ai gouté le bois de la table, l'argent de la vaisselle...
Et je vous jure, tout est viande.
Je ne pourrais pas vous dire quel rapport intime j'ai eu avec moi même quand j'ai essayé pour la première fois ma propre chair.
Depuis je n'ai plus besoin d'aucune viande étrangère dans ma bouche. Ma langue me suffit. A présent, mon but c'est de pénétrer avec ma bouche en sens inverse, en forant jusqu'à mes entrailles. Je rêve de pouvoir m'entourer de ma bouche et de vivre enfermé dans la carcasse de mes papilles gustatives.
Le moment le plus fascinant de ce festin c'est quand je grignote les marges de mon cerveau. Rien ne pousse plus vite dans ma bouche que mon cerveau en train d'être mastiqué. J'ai même peur, qu'à cause de la force de régénération de mon cerveau, je n'aie commencé à grossir.
Il y a peut être quelque chose qui m'attire dans le coeur même de mon cerveau et où je veux enfoncer mes dents, mais malheureusement il pousse plus vite que je ne le mange. Ses couches de protection se gonflent pendant que je les dévore et j'ai toujours l'impression d'être repoussé par une force dont je ne devine pas l'origine.
Me voilà caché dans ma chambre, une sphère géante entourée d'une bouche qui fait corps commun avec les murs de ma chambre. Encore quelques jours et sans doute la pièce explosera t-elle à cause de mon cerveau gonflé comme une pâte qui lève.
Je ne peux m'expliquer comment tout cela a été possible. J'ai toujours été si aimable, si calme... Et j'ai toujours cru avoir un penchant plutôt pour la discretion et pour la solitude que pour les explosions incontrôlées et l'engloutissement de la rue où j'habite. Encore un peu et cette avalanche carnivore, qui est le combat de ma bouche contre mon cerveau, envahira toute la ville. Messieurs, je vous en conjure, ne me laissez pas seul, faîtes quelque chose !
N'y a t-il vraiment personne pour m'arrêter ?"
Voilà c'est un monologue parmi tant d'autres, loin d'être le meilleur, mais un des plus court. Ca vient de L'homme poubelle. _________________ Votre ADN s'il vous plaît.
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