ZONEMETAL

[870621345]

Youpi.

Il fait beau, les oiseaux chantent, le soleil brille, du pain du vin et des femmes, que demande le peuple pour être heureux ?

Certainement pas Stalaggh. Oh que non.
Avec un nom comme Project Nihil, à quoi devions nous nous attendre ? Une déflagration black la plus véloce qui soit ? Un noise lancinant ?

Et bien le moins que l'on puisse dire, c'est que pour être nihilistien, l'oeuvre de Stallagh l'est, plus que jamais.

Une seule et longue piste de près de 40 minutes ou des bruits sortis d'une cave humide absorbe toute la lumière qui pourrait subsister dans l'auditeur.
Poisseux, étouffant, les sons rauques et compacts parvenant à nos oreilles semblent tout droit sorti d'un endroit où torture, douleur et désir ardent d'en finir sont monnaie courante.

N'attendez pas de réelle composition instrumentale, un blast de batterie ça et là, des accords de guitares distillés de la manière la plus éparse qui soit, seuls quelques élement si diffus et si lointains nous rapellent qu'il y avait des zicos dans cette pièce boueuse et ténébreuse.

Pièce envahie de déments. Au sens propre.
Effectivement la force du concept de Stallagh est de faire intervenir les personnes les plus malsaines et démente se trouvant dans le pays, et de les faire intervenir d'une manière absolument terrifiante.

En effet, prenons l'exemple de ce jeune homme qui a tué sa mère lorsqu'il avait 16 ans.
Ce même charmant garçon hurlera tout sa folie au long de l'album, quand bon lui semblera.
Parmi des dizaine et des dizaines de détraqués, Stalaggh saisit sans provoquer, et enregistre les hurlement qui donnerait des frissons de terreur au plus endurcit d'entre nous.

Rien de factice dans ces cris que l'on attribuerait à un porc qu'on égorge, et l'ambiance distillée par le groupe soutient et accentue les accès de folie pure dont font preuve les patients hurleurs.

Ces hurlements sont frappant de véracité, et c'est cette optique qui rend cet album si particulier, si inquiètant, si unique.

Les montées sonores, les larsens inquiètants parfois couverts par les cris de damnés des internés, eux même parfois étouffés par la musique du groupe, tout en ce Project Nihil respire le malsain, le glauque.

Et cette raisonnance, ce son qui reflète un endroit sombre, crasseux, incroyablement oppressant, peuplée de personnes condamnées à errer dans un monde de douleur, destinés à demeurer emprisonnées dans leur folie furieuse, tout en ce Project Nihil s'emploie à vous faire saigner vos tympans, à vous apporter une crainte que jamais vous n'aviez entendue auparavant.

En agissant d'une manière si peu conventionnelle, en s'entourant de fous à lier hurlant leur démence quand bon leur semble, rend l'opus imprévisible et terriblement angoissant.

Aucune oeuvre ne s'est autant approchée de la représentation de ce que pourrais être l'enfer : la folie, la peur, la poisse, les ténèbres.

Si vous avez peur, ne l'achetez pas, mais sachez simplement que Stalaggh balance ici un putain de pavé dans la marre, l'une des oeuvres les plus effrayantes qu'il m'ait été donné d'entendre.

Bienvenue en enfer.
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